Test • Synology DS925+

Ceci est un NAS, et c'est une référence

On reste en terrain connu. Désormais classique, mais toujours efficace.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on n’est pas perdu d'une génération à l'autre sur cette gamme de NAS. En effet, depuis le DS918+, le constructeur taïwanais recycle le même châssis, en le faisant légèrement évoluer au fil des crus. Et c'est plutôt une bonne chose : compact et robuste, ce design en accès frontal avec flux traversant est d'ailleurs monnaie courante y compris chez les concurrences. Les 4 baies de stockage restent super accessibles, y compris à chaud, et verrouillables en façade avec un berceau astucieux sans vis qu'il conviendra néanmoins de manipuler avec précaution, plastique oblige. Enfin sans vis pour les unités 3.5", pour les 2,5" vous devrez sortir l'outil. Les témoins d'activité restent également en façade, peu nombreux, lisibles ; et vous pouvez d'ailleurs programmer leur intensité à votre convenance selon un planning horaire — une des trèèès nombreuses options de réglage que proposent ces NAS. Une relique du passé reste présente : un premier port USB 3.2 gen 1 (on reste limité à 5 Gbps, donc) type-A, mais pas de type-C.

2 soufflants extracteurs de 92mm, 2 ports 2.5 GbE.

Même débat pour le culcul du nanas où les deux 92mm assurant la bonne, voire l'excellente ventilation du système trônent fièrement en surplombant les deux RJ45 2.5 GbE — oui vous avez bien lu, enfiiiiiiiiiin du 2.5 GbE chez Syno ! Vous y retrouverez également le deuxième port USB-A ainsi que le port USB-C... sauf que pour ce qui concerne ce dernier port, il n'est réservé qu'a un seul usage : être un port pour la baie d'expansion, aka DX525. N'espérez pas y connecter un périphérique autre ou une liaison IP via thunderbolt par exemple. Vous aurez probablement noté également un grand absent aux fesses de ce DS925+ : plus d'extension PCIe possible, c'est-à-dire plus de module pour passer sur du 10 GbE, qui faisait pourtant l'un des gros + de cette série, surtout pour une unité s'adressant également au monde pro.

Le processeur issu de la gamme embedded d'AMD est basé sur l'architecture Zen, gravé en 14 nm et datant de fin 2018, c'est-à-dire une puce plus ancienne que celle du DS923+. Mais plus capable aussi : on y gagne 2C / 4T d'exécution face au R1600 embarqué sur le DS923+ — soit 4C / 8T au total — au prix d'une légère baisse en fréquence : 2,2 Ghz pour le V1500B, contre 2,6 / 3.1 GHz pour le R1600. Le tout pour un TDP (configurable sur cette puce) légèrement en baisse donné pour seulement 16 W.

Sous le NAS, les 2 trappes filtrées dissimulent les slots M.2 dévolus aux unités de cache ou de stockage NVMe, qui s'installent avec un système sans outil efficace. Une troisième trappe donnant accès à ce qui semble être des connexions de debug.

En dépit donc du processeur central qui apporte un beau surplus capacitif, et des deux ports LAN natifs en 2,5 GbE difficile d'être très enthousiaste sur l'aspect évolutif de ce DS925+. Mais d'un autre côté, il comble des lacunes en offrant 2 x 2.5 Gbit/s de bande passante envisageable et un quadruple cœur qui devrait contribuer à le rendre plutôt réactif : de quoi répondre à un panel très complet d'applications.

Et dedans alors, hein ?

La carte mère du NAS, alias RDJ42L2 (et non pas R2D2)

Côté électronique embarquée rien de bien révolutionnaire sur ce PCB multicouches couleur slip de piscine municipale avec un filtre de découplage des plus classique. En dépit d'une forte concentration de condensateurs, les circuits sont clairement isolés et les pistes d'un beau gabarit, préfigurant une excellente tenue dans le temps, en plus d'un dépannage plutôt facile. On notera la présence sur une carte fille d'une puce de NAND SLC de chez Macronix contenant les binaires de DSM 7.2 pour une initialisation plus rapide du NAS, ce format probablement pour la mettre à jour facilement en pré-vente au gré des versions de DSM déployées durant le cycle de vie du DS925+. Le V1500B est quant à lui refroidi passivement via un radiateur en aluminium somme toute basique, mais qui suffira bien pour le petit TDP du CPU. On aurait pu penser que les ailettes orientées à l'horizontale auraient profité du flux d'air généré pour les deux ventilateurs situés au culcul, mais que nenni : ce côté du PCB étant orienté vers le côté extérieur droit du NAS. Il se retrouve en revanche juste en dessous le découpage « Synology » de la tôle, l'évacuation de la chaleur n'en sera que plus aisée puisque malgré tout un flux d'air est également aspiré par ici. Côté batterie, c'est une classique CR2032.

Côté face même topo, les pistes sont extrêmement lisibles et le PCB bien moins usité. Côté connectique on retrouve 2 slots SODIMM dont un peuplé avec une barrette de 4 Go — 4 puces de 512 Mb en DDR4-2666 19-19-19 ECC ; ainsi que 2 slots PCIe, l'un dévolu aux prises SATA et l'autre au couple de connecteurs M.2 ainsi que le connecteur USB type-C destiné au DX525. On retrouve également les deux contrôleurs Ethernet 2.5 Gbps Realtek interfacés en PCIe 2.1, aka RTL8125D ; le petit frère rangé du RTL8126 qui lui gère du 5 Gbps. Difficile de ne pas penser que Synology aurait pu intégrer ce dernier pour faire jouir au DS925+ d'une évolution plus palpable côté réseau ; pour leur défense, le RTL8126 fut entaché à sa sortie de souci de stabilité ce qui avait forcé certains constructeurs à revoir leur design de déploiement en repassant à un pauvre 2.5G; souvenez-vous du lancement du second batch de mobos Z790 fin 2023. Un argument de choix pour la politique conservatrice de Synology axé sur une fiabilité éprouvée : pour paraphraser Oscar Wilde : "cette carte mère n'a qu'un seul défaut : elle est parfaitement adéquate."

La carte fifille accueillant les slots M.2 et l'extension via USB type-C ; et un SSD de cache Synology SNV3410-400G

Puisqu'on le montre, un petit mot sur le SVN3410-400G que propose Synology pour booster les I/O aléatoires des grappes RAID mécaniques. Nous sommes sur un SSD PCIe gen 3 équipé d'un contrôleur E12 de Phison et de NAND BiCS4, de la TLC à 96 couches. Autant dire qu'il ne s'agit pas du dernier SSD NVMe en date, mais que comme le reste du hardware by Synology, ce dernier s'appuie sur une plateforme ayant fait ses preuves pour offrir un gros niveau d'IOPS — on vous laisse consulter nos derniers papiers de test SSD sur la question des gains relatifs des SSD les plus récents — apte à booster significativement les I/Os de vos grappes RAID basées sur des HDDs. Cela n'aurait en effet aucun intérêt avec des grappes en SSDs. À noter que ce SSD peut aussi servir de volume de stockage.

La maintenance est toujours aussi aisée sur ce boitier : 2 vis retirées, une bascule vers l'avant et hop !, le cadre est retiré. Pour nettoyer les ventilateurs ou éventuellement les changer, quelques vis et quelques minutes supplémentaires suffiront pour mener l'opération.