Avec le NVMe natif, Windows Server 2025 se modernise pour déchaîner les SSD |
————— 16 Décembre 2025 à 17h01 —— 402 vues
Avec le NVMe natif, Windows Server 2025 se modernise pour déchaîner les SSD |
————— 16 Décembre 2025 à 17h01 —— 402 vues
En mars et avril 2024, Microsoft faisait miroiter d’importants gains de performances pour les NVMe sous Windows Server 2025, par rapport à Windows Server 2022, grâce à une prise en charge native. Il était alors question d’une diminution de l’usage CPU, non quantifiée, assortie d’une hausse de 70 % des performances en IOPS. Quelques semaines plus tard, en juin, l’entreprise détaillait les modifications apportées à son utilitaire DiskSpd, justement pour mesurer l’impact de cette mutation.

Nous sommes désormais en décembre 2025, et Microsoft vient concrétiser cette promesse. Le déploiement est documenté dans un article intitulé Announcing Native NVMe in Windows Server 2025: Ushering in a New Era of Storage Performance.
L’auteur précise que cette prise en charge native du NVMe est désormais en GA (general availability), selon un modèle d’activation optionnelle. Elle reste en effet désactivée par défaut avec la dernière mise à jour cumulative d’octobre pour Windows Server 2025. Les administrateurs sont invités à activer ce NVMe natif dès que possible, « sous peine de passer à côté de gains de performances significatifs ».
Microsoft revendique en effet jusqu’à ~80 % d’IOPS supplémentaires et une réduction d’environ 45 % des cycles CPU par opération d’E/S sur des charges de lecture aléatoire 4K sur des volumes NTFS, par rapport à Windows Server 2022. Ces chiffres proviennent de tests DiskSpd.exe réalisés sur une machine équipée de deux processeurs Intel totalisant 208 processeurs logiques, de 128 Go de RAM et d’un SSD NVMe Solidigm SB5PH27X038T. La référence exacte des processeurs n’est pas précisée, mais des Xeon Platinum 8571N (52 cœurs / 104 threads) sont des suspects plausibles.

Microsoft justifie ces bonifications de manière assez simple. La prise en charge native des périphériques NVMe permet de s’affranchir du traitement des E/S basé sur SCSI (Small Computer System Interface), un standard initialement conçu pour les disques durs mécaniques. Celui-ci repose sur un modèle à file unique, limité à 32 commandes par file. À l’inverse, le NVMe a été pensé dès l’origine pour la mémoire flash et prend en charge jusqu’à 64 000 files, chacune pouvant gérer jusqu’à 64 000 commandes simultanément.
Avec le NVMe natif dans Windows Server 2025, Microsoft met ainsi en avant une pile de stockage conçue spécifiquement pour le matériel moderne, affranchie des couches de traduction et des contraintes héritées. À la clé : un accès direct et multi-files aux périphériques NVMe, permettant d’atteindre les véritables limites du matériel (et d’expliquer les gains massifs en IOPS évoqués plus haut) ; une latence réduite grâce à des chemins d’E/S simplifiés, sans verrou, qui diminuent les temps aller-retour de chaque opération ; une meilleure efficacité CPU, liée à une pile plus légère et optimisée, laquelle libère logiquement des ressources de calcul.
Au-delà des benchmarks synthétiques, Microsoft estime que ces évolutions auront un impact tangible sur plusieurs types de charges de travail. Quatre cas d’usage sont cités : SQL Server et OLTP, Hyper-V et la virtualisation, les serveurs de fichiers hautes performances, ainsi que les workloads IA / ML et analytiques.
Cette prise en charge native du NVMe nécessite l’installation de la 2510-B Latest Cumulative Update ou d’une version plus récente. Pour l’instant, comme rapporté en début d’article, la fonctionnalité n’est toutefois pas activée par défaut. Les administrateurs peuvent soit passer par un Group Policy MSI, soit ajouter manuellement la clé de registre via une commande PowerShell.
reg add HKEY_LOCAL_MACHINE\SYSTEM\CurrentControlSet\Policies\Microsoft\FeatureManagement\Overrides /v 1176759950 /t REG_DWORD /d 1 /f
Pour consulter l'annonce officielle, elle est sur Tech Community. Nous vous mettons également la vidéo publiée en 2024. À ce stade, aucune mention n’est faite d’éventuelles implications pour Windows 11 24H2 et 25H2 (Windows 11 utilise un pilote NVMe — storNVMe —, mais l’architecture globale des E/S reste encapsulée dans une pile héritée du modèle SCSI — storport / storahci / scsiport selon les cas ; le modèle multi-files du NVMe n’est pas exploité de bout en bout).
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