L'Europe condamne Qualcomm pour ses pratiques anticoncurrentielles |
————— 20 Juillet 2019 à 10h25 —— 9155 vues
L'Europe condamne Qualcomm pour ses pratiques anticoncurrentielles |
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Après 4 longues années d’enquêtes et certainement des tonnes de paperasseries autour des soupçons de pratiques anticoncurrentielles de la part Qualcomm vis-à-vis de ses concurrents sur le marché des puces 3G entre 2009 et 2011, la Commission Européenne a jugé l'américain coupable et infligé une amende de 242 millions d'euros pour abus de position dominante...Comme d'habitude, une goutte d'eau surtout symbolique face aux revenus amassés par la compagnie entre-temps, et certainement tout juste assez pour couvrir les frais de 4 années d’enquêtes, mais passons.
Tout avait commencé le 16 juillet 2015 dans l'objectif de passer à la loupe les pratiques de Qualcomm à l'époque de la 3G/UMST et du début de la 4G, un âge d'or pour le constructeur qui jouissait alors d'une avance conséquente sur les autres fournisseurs de chipsets de modem. La conclusion de la Commission mentionne l'usage de tarifs particulièrement agressifs pour trois des puces vendues à l'époque avec la preuve que Qualcomm cherchait à exclure et éliminer les nouveaux entrants sur le marché, notamment et assez spécifiquement la compagnie Icera. Entre 2009 et 2011, il s'est avéré que Qualcomm a donc vendu à perte des chipsets UMTS à Huawei et ZTE (oh l'ironie !), deux clients majeurs à l'époque, avec l'intention d'éliminer Icera.
Ce dernier était alors un nouvel arrivant sur le marché des chipsets UMTS et LTE où il rencontrait justement déjà un certain succès, au point où NVIDIA s'est emparé de la compagnie en juin 2011 pour 367 millions de dollars comptant. S'en est suivi une intégration des technologies d'Icera dans la puce Tegra 4i de NVIDIA, laquelle n'aura eu que très peu de succès bien qu'équivalente aux Snapdragon 800/801 de l'époque. Et quatre ans plus tard, l'absence de succès s'était soldée par la fermeture de la division Icera en 2015. Bref, Qualcomm avait bien réussi son coup !
Voilà, la (petite) sentence est tombée, mais l'américain a déjà prévenu qu'il fera appel de la décision, sans surprise. Cela dit ce n'est aussi qu'une portion de l'iceberg judiciaire scrutant Qualcomm, puisqu'il doit aussi faire face à des accusations assez semblables de la FTC aux USA, mais aussi de la part d'autres agences de régulations ailleurs dans le monde. Décidément, quel mauvais élève ce Qualcomm ! (Source)