Igor rend son verdict : le connecteur 12VPHWR de l'adaptateur aurait un souci de conception |
————— 27 Octobre 2022 à 17h01 —— 30455 vues
Igor rend son verdict : le connecteur 12VPHWR de l'adaptateur aurait un souci de conception |
————— 27 Octobre 2022 à 17h01 —— 30455 vues
Nous l’avons vu plus tôt avant-hier, certains modèles de cartes graphiques 4090 présenteraient des dysfonctionnements au point de fondre leur connecteur d’alimentation, le fameux 12VHPWR faisant partie de la dernière mise à jour de la norme PCIe 5.0 du PCI-SIG. Si les soupçons s’étaient d’abord portés sur le connecteur en lui-même et la capacité de faire passer 600 W dans un facteur de forme bien plus réduit que la génération précédente — AMD s’étant même vanté de ne pas l’utiliser, c’est dire ! — Igor, aidé par be quiet!, s’est penché sur la question, est a rendu un verdict tout autre.
Vue de côté, sans le ruban adhésif protecteur : rien de bien surprenant
Tout d’abord, les premiers rapports faisaient état d’usure en cas de nombreux branchements-débranchement et/ou de torsion du câble, entraînant des pertes de contacts au niveau des pins. Et, pour contrer cela, NVIDIA avait bien prévu la chose, avec un ruban adhésif — servant possiblement de diffuseur thermique histoire de refroidir le bousin — rigidifiant la connexion et limitant ainsi la courbure du câble. Notre électronicien allemand l’a donc retiré avec délicatesse, laissant visibles les connexions bien droites : rien d’anormal jusque là.
En regardant de plus près, l’adaptateur rassemble 4 prises PCIe 8-pin, données pour 150 W chacune, en un seul connecteur 12-pin (plus 4 de contrôle) : là encore, les math sont bonnes. L’adaptateur va alors simplement brancher les 4x3 broches apportant le courant des 4 prises (les 8-pins se décomposent en 5 masses et 3 +12V) sur les 12 broches supérieures du connecteur, et 4x4 des 5 masses sur la partie inférieure (comme quoi, le standard n’est pas mal fichu de ce côté !). La dernière masse de chaque broche est reliée à un petit composant chargé de la négociation, autorisant les 600 W lorsque tout le petit monde est branché, et contrôlant la possible défaillance de l’un d’entre eux. Une fois encore, rien de bien folichon ou étrange électriquement parlant.
Le fameux connecteur, une fois démonté
Là où le bât blesse (et se brise), c’est en procédant au démontage complet. Horreur et damnation, les bons gros fils de 2 mm (probablement pour pallier les risques de chauffe observés également sur les câbles par le PCI-SIG) sont tous soudés sur… une plaque de cuivre de 0,2 mm d’épaisseur, assurant la liaison entre tous. Pour les 50 A maximum de la prise, voilà qui n’est tout bonnement pas adapté. Pire encore, il a été impossible pour Igor de procéder au démontage sans briser une des connexions latérales. On peut aisément imaginer que c’est ce qui s’est également produit pour les 4 possesseurs de RTX 4090 brûlantes.
En poussant un peu plus l’analyse, il se trouve que les 4 fils proviennent des 4 adaptateurs, mais sont branchés d’une manière non homogène : les deux fils extérieurs ne sont reliés directement qu’à une broche, et les deux du milieu à deux broches chacun. Si l’une des connexions latérales (les plus fragiles, pour rappel…) vient à casser, alors le courant doit se répartir sur 3 des 4 prises 8-pins connectées (passant donc l’adaptateur à une spécification de 450 W maximum), et les 100 W du pin déconnectés ne passent plus que par le mince métal de 0,2 mm, pour se greffer sur un des deux fils du milieu. Si les deux fils latéraux se brisent, alors 2 connecteurs 8-pin (300 W maximum théorique) se partagent les 450 W par défaut de la carte, et ce en reroutant deux pins via une plaque, de base trop fine pour cet usage.
Certes, cela représente une faiblesse, mais pourquoi les connecteurs latéraux se débineraient-ils ? Les autres prises ne présentaient visiblement pas ce souci. L’explication se trouve dans les soudures effectuées : un fil de large diamètre sur du cuivre de faible épaisseur, une technique de pressage des câbles et une mise en œuvre techniquement moyenne ; voilà la recette idéale pour une petite bombe en puissance. Pourtant, la firme chargée de la fabrication de l’adaptateur, semble-t-il Astron, est tout à fait coutumière de ce type de produit ; autant dire que les ingénieurs en charge du projet devaient être au courant. En attendant, NVIDIA a annoncé aux OEM que toutes les cartes fondues doivent être renvoyées au siège pour analyse. Un signe de la gravité de la situation, puisqu’une telle mesure n’avait pas été prise lors des artefacts de la 2080 Ti et du bug des space invaders, pourtant plus répandu à l’heure actuelle (mais moins dangereux) que cette histoire de fusion du connecteur.
Selon toute probabilité, la solution passera par un remplacement de l’adaptateur en question, épicétout. Mais, en attendant une mesure officielle de la sorte, que faire ? D’une part, utiliser une alimentation PCIe 5.0 dans la mesure du possible, qui éliminera totalement l’adaptateur. Certes plus coûteuse, ces dernières ne représenteront pas une dépense de taille après les 2000 € et quelques de la carte. Un connecteur coudé devrait alléger les tensions risquant d’abîmer l’adaptateur, sans pour autant faire disparaître le problème ni pallier les déconnexions le cas échéant. Si cela n’est pas possible, alors une réduction de la limite de puissance (300 W si vous êtes complètement parano, afin de rester dans la spécification de deux prises 8-pin ?) sera un moyen de se mettre temporairement à l’abri… mais sans empêcher totalement une chauffe anormale du connecteur en cas de fissure. Bientôt la campagne de remplacement ?
Ach so, sehr gut mais ach pas facile à comprendre !
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