Du patriotisme et des milliards de dollars : l’ère de l’IA Vera vu par NVIDIA

La GTC de Washington D.C. aura été l’occasion pour NVIDIA d’exhiber pour la première fois sa Superchip Vera Rubin. L’engin combine deux GPU Rubin à un CPU Vera maison au sein d’une même enveloppe physique. Le résultat : une plate-forme taillée pour dominer les calculs d’IA à très grande échelle, avec la promesse de près de 100 pétaflops FP4 pour le module complet.

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NVIDIA désormais valorisée à plus de 5 000 milliards de dollars 

Chaque GPU Rubin regroupe deux dies de calcul dont la surface avoisinerait les 830 mm² chacun. Ils sont associés à huit piles de HBM4 pour un total de 288 Go de mémoire par GPU, soit plus d’un demi-téraoctet sur l’ensemble du Superchip. La carte embarque également des modules SOCAMM2 en LPDDR5X, utilisés comme mémoire système à latence réduite. D’après NVIDIA, le CPU Vera pourrait ainsi accéder à jusqu’à 1,5 To de LPDDR5X dans les configurations les plus musclées.

Côté CPU justement, Vera aligne 88 cœurs et 176 threads, basés sur une architecture Arm redessinée en interne. Contrairement à Grace, qui s’appuyait encore sur les cœurs Neoverse sous licence, Vera inaugure un design revisité par NVIDIA, organisé autour d’un agencement multi-chiplet avec un bloc I/O séparé. Les échanges CPU-GPU passent par un NVLink culminant à 1,8 To/s.

Cette Superchip servira de brique fondatrice pour les systèmes NVL, les futures plates-formes exascale de NVIDIA. Le constructeur prévoit entre autres une déclinaison NVL144, capable d’atteindre 3,6 exaflops FP4 en inférence et 1,2 exaflop FP8 en entraînement. Une version Rubin Ultra NVL576 est aussi dans les cartons : destinée aux hyperscalers et aux centres de recherche, elle viserait jusqu’à 15 exaflops FP4.

La production de masse est prévue à l’horizon 2026-2027, mais les marchés n’ont pas attendu. Le titre NVIDIA a bondi, permettant au groupe de dépasser les 5 000 milliards de dollars de capitalisation (les 4 000 milliards avait été franchis en juillet dernier). Au-delà de ces annonces produits, la firme a également officialisé un partenariat stratégique avec le Département de l’Énergie américain. Il prévoit la construction de sept nouveaux supercalculateurs, dont un équipé de 10 000 GPU Blackwell. D’ailleurs, vous aurez noté — sans même regarder l’intégralité de la vidéo, juste en vous limitant au chapitrage — qu’après avoir communiqué sur le premier wafer Blackwell "made in Arizona", le ton reste résolument celui d’un patriotisme zélé.