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En cabine • L'expérience Starlink

La météo, le gaming et le reste

Ciel nuageux, agressif, pluies de poèmes, orages des dieux, rosée du matin ? Les répercutions sur le service sont quasi nulles. Nous avons eu la chance de pouvoir expérimenter ces trois cas de figure dans notre belle région du sud-ouest où la pluviométrie atteint des sommets autant que les chaleurs estivales. Le réseau maillé de Starlink rend l'infrastructure parfaitement résiliente à ces aléas, et la liaison conserve une excellente stabilité, bien meilleure que la 5G. Là aussi, la proximité de la constellation permet des niveaux d'affaiblissement du signal suffisamment fort pour compenser les pertes de signal. Nous n'avons cependant pas eu droit à d'orage trop violent ou de pluie vraiment forte, qui seront bien plus susceptibles d'altérer les performances, les micro-ondes y étant malgré tout sensibles. Cela dit dans ces cas-là et en rase campagne, il est assez probable que vous n'aurez de toute façon plus d'électricité.

Et la neige dans tout ça ? On va le faire court : l'antenne est capable de se réchauffer pour la faire fondre, et ce de manière autonome.

diabolique

À propos de 5G, car nous aimons servir la cause au Comptoir, vous pouvez consulter un retour d'expérience sur la 5G Box

Et le gaming dans tout ça ? Avec un ping élevé, on peut s'attendre à ce que l'expérience soit en retrait. Et c'est le cas, mais si vous êtes dans la catégorie PGM (pr0 g4//\0r) car pour les gens normaux, la stabilité du ping est précisément sa rédemption. Nous l'avons essayé les choses sur différents scénarios — Star Citizen via Starlink, il ne manque plus que le StarCoffee —, et plus en particulier sur 2 FPS, l'un au gameplay nerveux qu'est The Finals, et un autre jouant plutôt la carte du gros bourrin avec un netcode légèrement aux fraises : Battlefield 2042. L'expérience de jeu sur The Finals tolère très bien des latences plus élevées et à priori, si vous performez moins bien, ce ne sera pas la faute de Starlink. Côté BF2042 sur une map avec 128 péquins se balançant des aimableries, le ping prend 35ms face à une connexion fibrée pour flirter avec les 55 ms : rien qui ne gâche la partie, mais on aura noté de temps à autre quelques coups de lags. Le test ludique via satellite reste concluant : ça ne peut pas rivaliser avec la fibre bien évidemment ou même un bon xDSL, mais cela reste tout à fait acceptable.

Si vous atterrissez sur ce genre de vidéo, vous pourrez dire que c'est la faute de Starlink (même si c'est faux)

Sur les autres cadres d'usages plus spécifiques, tels que le VOD, les serveurs Starlink comme ceux qui (bons) opérateurs ont des systèmes caches locaux, au sol, sur les contenus populaires; y compris donc sur des flux de streaming UHD HDR. Sur la VOIP, nous avons pu noter quelques rares latences sur des conversations vidéos qui duraient dans le temps, mais pas de coupures ponctuelles.

Les faiblesses de Starlink

starlink routeur v3 et psu

Le routeur V3 et le bloc d'alimentation du kit standard, ici sur un support mural tiers

He bah oui le tableau ne pouvait pas être tout rose. Le premier problème de Starlink, c'est le coût assez prohibitif des équipements, en particulier des équipements optionnels : support pivotant à 105€, supports de crête à 90€, routeur à 140€, support de routeur à 52€, câble RJ45 PoE 15m à 79€, kit maçonnerie à 63€... Ce qui n'enlève rien au fait qu'ils soient bien pensés et bien conçus. Les prestations d'installation, on n'en parle même pas : si vous en avez besoin, allez plutôt faire un tour dans votre boutique de bricolage du coin. Autre point, il règne une certaine opacité sur le service auquel vous souscrivez : pas de mentions claires des débits garantis, les explications d'ordre technique sont à aller fouiller dans la FAQ, ou encore l'option de location du kit qui s'active ou non selon une règle qui n'est détaillée nulle part. Bien sûr vous pouvez choisir d'investir dans un kit Starlink et activer / désactiver ou déménager votre abonnement à la demande, une flexibilité qui vous permet de garder de côté une option de connexion de secours, en cas de besoin.

Ce qui nous amène à l'autre point peu glorieux du kit : le routeur. Au milieu de tout ce déploiement technologique pour offrir un service de qualité, il fait sérieusement tache avec une couverture Wi-Fi souffrant d'un diabète sévère, toute 3e génération qu'il soit avec du Wi-Fi 6 inside. D'autre part si l'application est un modèle de clarté en plus d'être très classe, les réglages du routeur se limitent à définir le SSiD sur bandes séparées ou non, des DNS personnalisés, un filtrage logiciels malveillants / contenus pour adultes (qui en fait est une option redondante avec le choix des DNS, puisque cela ctive les DNS Cloudflare), et un « mode de contournement » permettant de faire un bypass de la fonction routeur pour un utiliser un autre via l'un des deux ports Ethernet disponibles. Il sera néanmoins impossible de se passer du dispositif de Starlink, celui-ci assurant l'encapsulation des paquets IP en trames propriétaires et au beamforming correspondant.

Évangile selon l'IT : « En vérité, en vérité, je vous le dis : celui qui croit au WiFi 7 aura la vie éternelle du streaming, et ses téléchargements ne périront jamais. » Bon ok, le Wi-Fi 7 n'est pas forcémement très pertinent si vous avez un lien internet Starlink ; en revanche, un Wi-Fi avec une bonne portée, si. Nous abordons cette partie, avec quelques mesures concrètes, dans un papier séparé à paraitre sous peu que vous pourrez retrouver en cliquant sur l'image ci-dessous :

starlink upgrade asus bd4 bt10

Bref, on a essayé Starlink (feat. ZenWiFi)

Autre écueil : du fait même de son infrastructure, Starlink s'impose progressivement comme le vecteur privilégié d'arnaques à grande échelle. Selon Wired, la solution devient la liaison Internet de choix pour les réseaux d'escroquerie aux cryptomonnaies. Cette dérive imposera nécessairement un contrôle renforcé, qu'il émane du fournisseur ou des institutions américaines, avec son cortège d'implications sur la vie privée des clients, fût-ce pour d'excellentes raisons.

Bref : Starlink

~3000 satellites en 2022, ~9000 durant la rédaction de ces lignes, 12 000 dans une optique proche, la croissance de Starlink tient ses promesses avec près de 6 millions d'abonnés revendiqués en juillet 2025, et dispense même ses services aux passagers d'Air France pour enfin une connexion qualitative dans les nuages, les vrais. C'est évidemment une bonne nouvelle pour les clients et pour l'évolution de l'offre, d'autant que les succès récents autour des lancements de Starship vont ouvrir la voie aux satellites V3 nettement plus performants — depuis 2023 ce sont des V2 qui sont placés sur orbite — promettant 1 Tbps de bande passante par engin, soit dix fois plus que la génération actuelle.
Vous l'avez compris, Starlink est une démonstration technique qui ne manque pas de qualités, même en dépit de son routeur poussif. On le constate aisément via nos mesures, non seulement le réseau à su anticiper la demande exponentielle là où nos bons vieux FAIs ont l'habitude de se vautrer comme des otaries, cela laisse à penser que l'infrastructure en a encore sous la pédale avec des débits certes segmentés selon l'offre, mais surtout qui semblent encore rester largement plafonnés. Du moins tant que la densité d'utilisateurs par secteur reste raisonnable ; il a été observé qu'au-delà de ~420 utilisateurs connectés dans une même zone, les performances en pâtissent sérieusement. Starlink représentant une part majoritaire dans le chiffre d'affaire de SpaceX, on imagine que les efforts de déploiement et que les promesses des Spoutnik V3 seront au rendez-vous pour élaguer ce type de problématiques.
À l'image de Tesla dans le domaine des automobiles propulsée au jus d'électrons, Starlink détient désormais une sérieuse avance et en fait une proposition pertinente pour l'ensemble des usages d'une connexion à la toile. La seule concurrence viable à court terme est celle de Kuiper Amazon Leo, fonctionnant également en orbite basse et dont la phase de commercialisation est prévue courant 2026.


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