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GOG quitte le giron de CD Projekt

Face à l’hégémonie de Steam, plateforme qui règne par la masse (38 076 985 utilisateurs sont connectés au moment où nous écrivons ces lignes) et dont l'écosystème devient de plus en plus omnipotent, la concurrence use de différentes stratégies pour subsister et tenter d’appâter quelques vagabonds polygames. L’Epic Games Store les attire avec des jeux gratuits (n’oubliez pas que vous pouvez en récupérer un quotidiennement durant cette période de fin d’année), dans une approche qui tente de fidéliser par la vénalité — deux valeurs qui font rarement bon ménage sur la durée. Quant à GOG (Good Old Games), la plateforme joue la carte du chevalier blanc soucieux de sauver les joueurs des DRM et les vieux jeux de l’oubli. Jusqu’ici détenue par CD Projekt, elle vient de changer de main. Elle passe sous la tutelle de Michał Kiciński. L’homme est cofondateur de GOG (en 2008) et de CD Projekt Red ; autant dire que la boutique reste dans la famille, et que l’héritage conserve le blason et la devise qui va avec.

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Une préservation de l'esprit GOG

Dans une ancienne actualité de 2020 consacrée au compérage de GOG avec Epic Games autour du store universel Galaxy, l’un d’entre vous, un dénommé Sarge, proclamait : « GOG est le temple du DRM free et doit impérativement le rester, sans compromis ». Cinq ans plus tard, cela semble toujours être le cas. Le changement de propriétaire ne devrait pas écorner cette profession de foi ; peut-être même qu'il va remettre l’église au centre du village.

En effet, CD Projekt Red tend à délaisser sa singularité pour rentrer dans le rang. En témoigne l’abandon du moteur maison Red Engine au profit de l’Unreal Engine 5 pour le prochain The Witcher. Démarche vendue comme une volonté de se concentrer davantage sur l’aspect créatif que sur l’investissement qu'implique un moteur propriétaire.

Pour GOG, c’est peu ou prou cette même approche qui est exposée dans la FAQ du communiqué intitulé GOG is getting acquired by its original co-founder: What it means for you. À la question de savoir pourquoi CD Projekt cède son store, la réponse est : « La vente de GOG s’inscrit dans la stratégie de long terme de CD PROJEKT. Le groupe souhaite concentrer toute son attention sur la création de RPG de très haute qualité et sur la proposition, à ses fans, d’autres formes de divertissement basées sur ses marques. Cette opération permet à CD PROJEKT de conserver ce cap, tout en offrant à GOG un soutien renforcé pour poursuivre sa propre mission ». Et pas d’inquiétude, les jeux de CD Projekt Red continueront d’être proposés via GOG.

De son côté, Michał Kiciński fait part de sa volonté de « préserver et développer la philosophie originelle de GOG ». Celle-ci serait d’autant plus d'actualité « dans un marché du PC qui tend toujours davantage vers des clients obligatoires et des écosystèmes fermés ». La devise : « pas de verrouillage, pas de plateformes imposées, un véritable sentiment de propriété » ; la mission : « préserver les classiques du passé, célébrer les jeux marquants d’aujourd’hui et contribuer à façonner les classiques de demain ».

Pour apporter un peu de concret au milieu de toutes ces déclarations d’intention, GOG revendique 267 jeux sauvegardés grâce à son Game Preservation Program, et 1 461 titres améliorés dans ce cadre. Quant à la vente de la plateforme, le montant de la transaction s’élèverait à 90,7 millions de zlotys polonais, soit environ 25,2 millions de dollars ou 21 millions d’euros.

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