Victoire de Nvidia dans un procès contre des actionnaires mécontents de sa gestion du minage |
————— 08 Mars 2021 à 10h42 —— 16476 vues
Victoire de Nvidia dans un procès contre des actionnaires mécontents de sa gestion du minage |
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Après l'explosion de la bulle du minage en 2018 et le (merveilleux) retour à la normale des affaires, des actionnaires avaient engagé une ou plusieurs actions de groupe contre Nvidia, certains estimant avoir été trompés par la compagnie dans ses projections trop optimistes. Nvidia a aussi été accusé d'avoir minimisé le manque à gagner subséquent et d'avoir été trop longtemps muet sur l'étendue de l'influence du minage sur ses ventes, qui furent systématiquement attribuées à sa division Gaming. D'un autre côté, ce n'était pas vraiment un secret non plus que les GeForce fussent très prisées par les mineurs (après avoir siphonné toutes les Radeon dans un premier temps), du moins pour un public plus ou moins informé.
Ce n'est que début 2018 que Nvidia avait finalement abordé le sujet, mais pour annoncer aux actionnaires qu'il fallait anticiper un déclin assez brutal pour le trimestre suivant à cause du crash du minage des cryptomonnaies, ce qui en a évidemment surpris quelques-uns et n'a pas particulièrement plu... Début 2019, un analyste avait estimé que l'effondrement des cryptomonnaies avait alors laissé un vide d'au moins 1 milliard de dollars dans les résultats du constructeur. C'est après cette période aussi que Nvidia s'était retrouvé avec un trop-plein d'inventaire de GPU Pascal, à l'image de tous ses partenaires également pris de court par l'explosion de la bulle.
La plainte dont il est question aujourd'hui affirmait que 60 à 70 % des ventes de Nvidia en Chine (son plus gros marché) entre 2017 et 2018 étaient allés en direction des mineurs, et que les actionnaires ont été induits en erreur par Nvidia sur ce qui aurait alors représenté plus d'un milliard de ventes aux mineurs de cryptomonnaies. Malheureusement pour eux, leur affaire n'aboutira pas, puisqu'un juge a débouté leur plainte. La raison avancée est simple, le juge a tout simplement estimé que les plaignants n'ont procuré aucune preuve tangible qu'ils ont bien été induits en erreur par Nvidia entre 2017 et 2018. Visiblement, il a donc aussi été satisfait par le fait que Nvidia a simplement reconnu qu'une partie des ventes de GeForce sont effectivement à attribuer aux mineurs, sans toutefois donner de chiffre précis. Donc voilà, ça s'est fait !
Pour rappel, les derniers résultats de Nvidia ont montré que l'entreprise n'est toujours pas en mesure de déterminer la part du revenu générée par les ventes au mineurs, et la marque s'est contentée d'une estimation située entre 100 et 300 millions des 2,5 milliards de chiffres d'affaires de la division gaming. Avec un peu de chance, l'offre CMP devrait à terme permettre d'y voir plus clair, du moins pour les actionnaires peu au fait des différentes facettes de l'industrie du minage. (Source : law360, via Tom's)
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Autrement dit que les acheteurs se servent des GPU pour l'usage pour lequel ils ont été prévu, à savoir le gaming ('usus'), ou pour en tirer des ressources, comme le minage ("fructus", littéralement en tirer les fruits), ou encore pour en faire des presse-livres voire pour s'en servir comme bois de chauffage ("abusus" ) n'est pas de la responsabilité du vendeur.
Par exemple un vendeur d'imprimantes ne pourra être tenu pour responsable si ses produits servent à faire de la fausse monnaie.
Les seules exceptions à cela concerne des contrats de ventes spécifiques, les fameuses CGU dans le domaine où la propriété intellectuelle et sa diffusion est en cause (cas des droits d'auteurs et de limitation des oeuvres de l'esprit et des logiciels à l'usage privé que tout le monde connaît par les CD, DVD ou les oeuvres dématérialisées).
L'autre exception concerne des produits sensibles soumis à autorisation comme les médicaments ou les armes (où pour des raisons évidente de sécurité, l'Etat doit pouvoir contrôler l'utilisateur final).
Enfin le contrôle de l'usage par l'utilisateur final peut évidemment être mis en avant lors de l'activation des clauses de garantie, quel que soit le produit, mais il n'en résulte qu'une obligation pour l'acheteur et pas le vendeur.
Autrement dit Nvidia a pu non seulement faire valoir qu'il lui est difficile de rassembler des données sur l'usage de ses produits et les communiquer aux actionnaires, mais aussi et SURTOUT qu'il na aucune obligation légale de le faire, pour la simple raison qu'il na aucune possibilité juridique d'exiger de ses clients toute information relative à l'utilisateur final.