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L'acquisition d'ARM par Nvidia face à un mur ?

C'était le 14 septembre que Nvidia, SoftBank et ARM Holdings avaient fait part de la grande nouvelle : l'acquisition d'ARM par Nvidia pour le montant de 40 milliards de dollars, planifiée pour être conclue en 2022 - soit 18 mois après l'annonce, un délai bien plus long que d'ordinaire ! Mais il evidemment beaucoup trop tôt pour affirmer que Nvidia a effectivement racheté ARM, ce n'est pour l'instant vraiment rien de plus qu'une proposition pour le faire.

 

L'affaire est bien loin d'être conclue, car assez logiquement très difficile à vendre auprès des autorités de régulation de ce monde, elle pourrait même ne jamais l'être et ce ne serait même pas une première. En 2018, la State Administration for Market Regulation (SAMR, l'autorité antitrust chinoise) avait par exemple bloqué la tentative de rachat du néerlandais NXP Semiconductors par Qualcomm en n'approuvant pas l'accord dans le délai fixé par les deux entreprises.

Nous avons d'ailleurs déjà parlé du fait que la Chine pourrait également à nouveau faire barrage d'une façon ou d'une autre pour l'acquisition d'ARM par Nvidia, pour des raisons plutôt évidentes de lutte contre le monopole américain et de crainte que les USA ne disposent ainsi d'un nouveau moyen de pression, quand bien même Nvidia a déjà promis que le Britannique resterait indépendant et neutre. N'oublions pas qu'ARM possède 49 % d'ARM Chine. En tout cas, il y a très peu de chance pour que la Chine se dépêche pour approuver cette acquisition. À titre d'exemple, le rachat de Mellanox par Nvidia avait en fin de compte nécéssité plus d'un an pour être bouclé à cause d'un processus retardé du côté de la SAMR.

 

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Néanmoins, ce n'est pas que du côté de la Chine que ça pourrait bloquer, très loin de là, et les compagnies impliquées le savent certainement très bien, d'où le délai prévu de 18 mois, plus long que d'habitude. Si l'acquisition d'ARM par SoftBank n'avait posé aucun problème, c'est parce que ce dernier n'est pas un constructeur de semiconducteurs et n'a aucune ambition dans le milieu. Mais avec Nvidia, les craintes d'une distorsion de la concurrence sont bien réelles et parfaitement crédibles.

Aux USA, c'est la FTC qui est aux commandes de l'investigation de la proposition d'acquisition, l'autorité aurait récemment envoyé une deuxième demande à Nvidia pour la soumission des documents internes liés au projet pour son enquête d'antitrust. Ce genre de « seconde requête » est généralement effectué lorsque les régulateurs soupçonnent qu'un accord aurait une assez forte probabilité d'entraver une concurrence loyale, c'est donc un signe que la FTC compte bel et bien effectuer un examen rigoureux, et il ne fait aucun doute que la conclusion servira également à motiver les actions des autorités de régulation des autres marchés. La première grosse étape pour NvidiARM sera donc d'arriver à passer l'épreuve de la FTC. Pour ne rien arranger, il se murmure aussi que des grandes compagnies du semiconducteur comme Intel et Qualcomm feraient pression sur les différentes autorités dans le monde pour faire capoter l'acquisition...

 

En Angleterre aussi, l'examen a déjà été lancé par l'autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA), et tout semble indiquer qu'elle sera au moins aussi minutieuse et inquisitrice que la FTC, si ce n'est plus, ARM étant après tout une compagnie britannique et l'une des dernières nationales avec une position dominante sur le marché du semiconducteur ! Elle enquête donc sur la vente et ses conséquences potentielles, notamment pour déterminer si ARM pourrait être incitée à se retirer, à augmenter ses prix ou à réduire la qualité de ses services de licence aux rivaux de Nvidia.

En parallèle, elle invite également les tiers intéressés à donner leur avis, comme le co-fondateur d'ARM, Hermann Hauser, qui s'était immédiatement fermement opposé à cette acquisition. Il a même créé un site pour sa campagne, où il a publié une lettre ouverte avec plus de 2000 cosignataires à l'attention du Premier Ministre Boris Johnson. Certains pensent aussi que le gouvernement britannique pourrait décider d'intervenir pour des motifs de défense nationale - une nouvelle loi est d'ailleurs à l'étude pour donner au gouvernement les pouvoirs nécessaires pour intervenir dans ce type de situation.

 

Bon, vous l'avez compris, ce n'est clairement pas une partie gagnée d'avance, il y a encore énormément d'incertitudes quant à l'avenir de cette acquisition et à ses chances de succès. Les prochains mois seront donc autant une grosse épreuve d'argumentation que de relation publique pour Nvidia, ARM et SoftBank auprès des différentes autorités de régulations. Et ensuite, on verra... (Source)

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