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Nous avons essayé • Cooler Master MK850
Cooler Master MK850 : le logiciel

Tout d’abord, il faut rappeler que la fonctionnalité est limitée sur 8 touches, AZER/QSDF (ceux pour lesquels nous avons de superbes capuchons violets en PBT), et quand elle est active, la fonction de base de chaque touche est évidemment désactivée (hors profil MOBA). Bien sûr, il est possible de faire un switch à la volée, mais cela deviendra vite assez frustrant, à moins d’en faire un réflexe et d’y penser systématiquement avant de faire un alt-Tab pour passer d’un jeu à Skype, par exemple, et puis penser à réactiver au retour dans le jeu. Certains seront peut-être aussi déçus de la limitation sur une seule zone, potentiellement insuffisante ou restrictive, un clavier 100 % analogique aurait peut-être été un pwàl excessif, mais aussi plus flexible. La fonctionnalité est relativement aisée à régler via le logiciel maison. Il est préférable d’être sous Windows 10, utiliser Aimpad avec un OS plus ancien oblige l’installation des pilotes Xbox 360 Controller — Aimpad étant reconnu comme une manette Xbox.

 

Cooler Master MK850 : le logiciel [cliquer pour agrandir]

Le menu Aimpad, simple à utiliser, mais des détails à peaufiner...

 

Des modes préenregistrés existent déjà pour plusieurs types de jeux et sont attribués aux raccourcis Mx. Cooler Master propose une liste de jeux « 100 % compatibles » et « partiellement compatibles », mais insiste que la liste n’est pas exhaustive. D'abord, il faut calibrer la partie Aimpad dès sa première utilisation, un processus simple et détaillé sur le site dans le FAQ et que Cooler Master recommande d’effectuer 5 minutes après l’allumage pour permettre aux LED de chauffer, et éviter des valeurs faussées. En sus, le constructeur recommande aussi une recalibration en cas d’usage du bouton on/off d’Aimpad, il vaut donc mieux utiliser le profil MOBA pour retrouver un usage normal du clavier. Par ailleurs, le profil en question pourrait en intéresser plus d’un, puisqu’on peut s’en servir pour ajuster le niveau du point d’activation (donc la réactivité) des interrupteurs sans avoir à utiliser la fonction Aimpad — ce qu’on ne trouve, de mémoire, chez aucun autre constructeur connu ! Il s’agit d’un réglage général, la prochaine étape serait évidemment de pouvoir le faire individuellement pour chaque touche.

 

cooler master aimpad animation

 

Quelques exemples à l’usage : Aimpad n’a pas fonctionné sous Borderlands 2 (noté 100 % compatible) ; fonctionne avec Metro 2033 Redux (100 % compatible), mais dans notre cas avec un bug qui fait qu’Artyom continue à se déplacer tout doucement dans la dernière direction lancée ; fonctionne sous Metro Exodus (n’est pas encore sur la liste), hélas, aussi avec un bug qui vous empêchent de sauter ou d’avancer accroupis simultanément aux déplacements directionnels « Aimpadés » du personnage… Plus(ss) de succès dans les jeux de bagnoles, par exemple Dirt Rally 2.0 (dans la liste) et Forza Horizon 4 (pas listé), où la conduite façon Aimpad marche très bien. Depuis son introduction au printemps 2019, la technologie a forcément eu le temps de mûrir, bien que l'on ne sait pas exactement comment elle s'en sortait initialement, elle est également dépendante du niveau de support dans un jeu d'une manette Xbox (les jeux de Microsoft Studio et ceux existant sur Xbox devraient donc bien s'en sortir).

 

On reconnaît qu’il est agréable de pouvoir contrôler avec précision la vitesse de ses déplacements, d'humain ou de machine, comme avec le joystick d'une manette. La différence est subtile et ne révolutionne pas tant la manière de jouer, mais c'est un petit plus par rapport à un clavier standard et dont l'absence se fera un peu ressentir quand vous y retournerez, et d’autant plus sympathique avec la précision d’une souris. Le support d’Aimpad parait parfois encore un peu aléatoire pour un usage parfaitement serein avec sa bibliothèque et il impose aussi d'apprendre à ne pas jouer comme un bourrin. Difficile parfois de ne pas en revenir à écraser les touches en pleine action nerveuse ou lors d'une course folle très compétitive à haute vitesse. Peu importe le réglage de sensibilité, le doigté se doit d'être léger et contrôlé presque au millimètre, peut-être aurait-il été préférable d'opter pour des switchs plus "durs" (par exemple des Cherry MX Black) et permettre une course plus longue (4.0 mm parait un peu juste pour cet usage spécifique) ?

Bien sûr, l'idée est intéressante, c'est aussi une histoire d'habitude et d'un meilleur support côté logiciel. Ne jetez pas pour autant vos manettes ou volants, si vous en avez et que vous êtes un inconditionnel, la sensation n'est pas la même. On va dire qu'Aimpad est intéressant surtout pour le joueur qui veut occasionnellement profiter un peu des avantages du gamepad.

 

L'instant marketing micro-trottoir, blablablablablaablbblblba...

 

Et sinon la concurrence ?

Virtuellement, le MK850 avec Aimpad n’a pas de concurrence directe sur le marché du clavier mécanique gaming chez la concurrence habituelle, sauf chez Wooting. Pour ceux qui ne la connaissent pas, Wooting est une entreprise néerlandaise fondée il y a quelques années et qui a fait du clavier 100 % analogique une spécialité maison ! Le Wooting One TKL coute 140 € et le Wooting 2 160 €, avec les mêmes promesses de contrôles millimétrés sans latence en jeu grâce aux interrupteurs analogiques, mais cette fois-ci sur la totalité du clavier et personnalisables via le logiciel Wootiltiy. Hélas (pas vraiment, gloire au QWERTY), le clavier n’existe pas en AZERTY, vous avez le choix entre QWERTY américain (ANSI), britannique (ISO) et Allemand (ISO), avec une sélection d’interrupteurs linéaires et clicky. Très minimalistes et sobres, les Wooting sont RGB, mais n’ont pas de raccourcis bonus ou de repose-poignet, ce qui n’empêche qu’ils sont bel et bien des concurrents indéniables du MK850 si c’est du QWERTY et un clavier analogue que vous cherchez.

Sans prendre en compte Aimpad, le MK850 vient marcher avec le K95 RGB de Corsair, le Ducky Channel Shine 7 et One 2 RGB de Ducky, le G815 de Logitech ou encore le BlackWidow Elite de Razer. Bref, y’a déjà bien du monde sur la tranche des claviers entre 170 et 200 € - aujourd'hui, le MK850 peut se trouver en stock dès 175 €.

 

Cooler Master a tenté un peu autre chose en intégrant de l'analogique dans un clavier gaming, pratique pour se démarquer, mais qui oblige aussi à devoir lutter avec une concurrence un peu plus large. Le MK850 n’a rien à envier aux autres à ce niveau de prix, il est complet et bien construit, ses Cherry MX Red sont sans surprises, il profite d’un bon repose-poignet et d’un logiciel correct, mais ce dernier est à parfaire. C’est peut-être assez courageux de la part du constructeur d’avoir tenté le coup du fonctionnement hybride, puisqu'il s'agit aussi de créer/développer une demande assez particulière. Cela reste dans tous les cas un marché de niche perché très haut, mais que l’on aimerait voir se développer, rien que pour avoir des alternatives à comparer. En pratique, on ne peut pas dire qu’Aimpad soit indispensable. La fonctionnalité est intéressante dans certains jeux, mais elle ne révolutionnera pas l'expérience et la qualité du support dépend beaucoup de l'aspect logiciel. Par ailleurs, des interrupteurs plus "durs" auraient été préférables, voire avec une course plus longue. De ce fait, il vaut mieux ne pas acheter le MK850 uniquement pour son Aimpad, au risque d’être un peu déçu, de rester sur sa faim et de revenir bien vite à sa manette.
comptoir 3 stars

En attendant, le MK850 ne démérite absolument pas face à la concurrence de claviers haut de gamme, et à 175 € aujourd'hui, son positionnement est assez acceptable. À ce prix, Cooler Master aurait toutefois pu faire l’effort d’utiliser du PBT pour la totalité des capuchons et les caractères secondaires auraient mérité d’être proprement rétroéclairés. Ensuite, la communication du constructeur autour du clavier se concentre essentiellement sur Aimpad, qui fait du MK850 un clavier analogue à ~8 %. Une belle prise de risque, mais une fonctionnalité qu’il faut aborder en connaissance de cause, c’est-à-dire celle d’un support variable et d'habitudes de jeu à changer. Considérez plutôt la chose comme une fonctionnalité gadget, sympathique occasionnellement dans certains jeux. Enfin, bien sûr, il y a les p'tits détails de l’interface logicielle qui sont à peaufiner. Bref, un clavier pas vilain, avec un truc inédit en plus !

 


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