COMPTOIR
  
register

Ce ne serait pas vraiment l'amour fou entre Intel et le fondateur de TSMC

Intel et TSMC semblent en être arrivés à se chamailler verbalement par médias interposés. Quand bien même Intel est client de TSMC pour la production des premières cartes Xe sur le procédé N6 et a fait de grosses réservations pour le N3, le fondeur américain se positionne aussi pour devenir un vrai concurrent du Taiwanais. Ainsi, les « hostilités » avaient été ouvertes par Pat Gelsinger lors de la conférence Fortune Brianstorm Tech au début du mois, où le PDG d'Intel avait lancé un appel à son gouvernement pour lui faire comprendre qu'il est important à ce que son CHIPS Act en cours d'élaboration soit plus généreux avec Intel et évite de trop donner aux acteurs étrangers comme Samsung et TSMC. Selon lui, les fondeurs asiatiques (y compris chinois) profitent déjà de subventions bien grasses de leur gouvernement respectif, rendant la lutte inégale.

En parallèle, Pat avait aussi fait savoir qu'il estime Taiwan comme étant « à risque » du fait des activités de son voisin, histoire de mieux souligner qu'il faut donc tout mettre en oeuvre pour préparer la chaine d'approvisionnement aux futurs coups durs potentiels. Pour l'anecdote, Pat Gelsinger n'était apparemment pas très satisfait de ce discours, il a donc rédigé entre-temps un article d'opinion très modestement baptisé « The best way to fix America's chip shortage » renouvelant son appel - que l'on peut considérer plutôt couillu pour un PDG encore assez frais au poste, mais Pat est très loin d'être un newbie - au gouvernement !

 

tsmc morris chang fondateur

 

Maintenant, c'est au tour de TSMC de (re)partir sur l'offensive. Indirectement, puisque cela s'est encore fait par la voix de son fondateur Morris Chang - PDG jusqu'en 2005, puis revenu au poste en 2009, avant de quitter définitivement la compagnie en 2018. Malgré son départ, il n'est jamais très loin et reste visiblement impliqué dans les affaires de son entreprise. D'abord, Chang a commémoré une visite personnelle de Pat Gelsinger à Taiwan en 2015 et se souvient de l'homme comme étant talentueux et très nostalgique de l'« Intel du passé », mais également déjà pas méga sympa vis-à-vis de TSMC, et encore moins maintenant qu'il est aux commandes de l'entreprise et veut concurrencer le taïwanais.

Toutefois, Morris Chang pense aussi que le PDG actuel d'Intel ne sera pas en mesure de redonner au fondeur américain sa gloire d'antan, pour la simple et bonne raison qu'il n'aura pas le temps de le faire, étant déjà âgé de 60 ans, ce qui lui donne en théorie tout juste 5 ans pour remettre l'entreprise sur le droit chemin et trouver un successeur digne de ce nom avant d'atteindre l'âge limite de la retraite, fixée à 65 ans chez Intel. C'est une vieille règle de l'entreprise, mais qui pourra certainement être simplement ignorée ou changée pour garder l'ambitieux Pat au poste si le comité de direction l'estime nécessaire.

 

Enfin, on apprend aussi pour la première fois qu'Intel avait déjà approché TSMC par le passé pour la production de produits haut de gamme, une idée qui plaisait alors beaucoup au président Liu Deyin, mais face à laquelle Morris Chang s'était montré beaucoup plus prudent et moins enthousiaste, peu confiant que cela allait réellement donner quelque chose du fait des propres ambitions technologiques d'Intel. Et effectivement, cela n'avait jamais abouti, jusqu'à présent. Plus tôt dans l'année, Chang avait d'ailleurs qualifié d'ironique le nouveau recours d'Intel aux services de TSMC, alors que l'américain avait refusé d'investir dans TSMC lors de sa création. Il est aussi convaincu de la supériorité du travail des ingénieurs taiwanais face à celui de leurs homologues américains.

Bref, avec tout ceci, il faut forcément s'interroger sur la tenue de la relation Intel-TSMC au-delà des premières générations de Xe et de ce qui est planifié avec le N3 du Taiwanais...  En fin de compte, il est fort probable que la collaboration est une solution temporaire et ne durera que le temps qu'Intel rattrape son retard et achève ses préparations, et ça, TSMC semble en avoir pleinement conscience. D'une certaine manière, les deux fondeurs sont déjà des concurrents ! (Source)

Un poil avant ?

Plus de RTX 2060 12 Go bientôt ?

Un peu plus tard ...

Du RDNA2 rafraichi au 6 nm pour des RX 6000S Mobile Graphics ?

Les 6 ragots
Les ragots sont actuellement
ouverts à tous, c'est open bar !