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Le processeur européen Rhea1 est prêt pour la production, premières livraisons en 2026

SiPearl, l’entreprise en charge du processeur Rhea1 dans le cadre de l’Initiative Européenne pour le Processeur (EPI), vient de franchir une étape clé avec le tape-out, autrement dit le transfert à l’industriel pour le lancement de la production. Les premières puces sont attendues début 2026.

sipearl rhea1

Rhea1 sur la dernière ligne droite

Le développement aura pris plus de temps qu’escompté, mais le processeur est désormais prêt. Rhea1 intègre 80 cœurs Arm Neoverse V1, 64 Go de mémoire HBM2E, une interface DDR5 ; il totalise 61 milliards de transistors. Sa fabrication incombe à TSMC en N6.

Rhea1 est destiné à prendre place au sein du supercalculateur Jupiter — ou JEDI, pour les intimes. Détenu par EuroHPC JU et exploité par le Forschungszentrum Jülich (Allemagne), Jupiter, conçu sur une base dMSA (dynamic Modular System Architecture) est déjà partiellement opérationnel : notamment son module GPU, basé sur les accélérateurs NVIDIA GH200 Grace Hopper Superchip. De fait, il occupe depuis plusieurs mois la première place du classement Green500.

Le module Cluster, qui accueillera les CPU Rhea1, doit être déployé mi-2026, pour une mise en service complète d’ici la fin de l’année. Une documentation technique publiée par l’exploitant en début d’année indique qu’il regroupera plus de 1300 nœuds, avec une puissance attendue supérieure à 5 pétaflops (FP64, HPL). Chaque nœud comportera deux processeurs Rhea1, soit 2 × 80 cœurs Neoverse Zeus avec unités vectorielles SVE, 2 × 64 Go de HBM2E et 512 Go de DDR5, voire 1 To sur certains nœuds spécialisés.

modules jupiter

SiPearl précise dans son communiqué que Rhea1 est compatible avec de nombreux compilateurs, bibliothèques et outils : des langages classiques (C/C++, Go, Rust) aux frameworks d’IA modernes comme TensorFlow et PyTorch. Selon la société, sa création cible à la fois les charges HPC traditionnelles, cœur de sa mission initiale, et les applications d’inférence en intelligence artificielle.

Côté financement, SiPearl annonce avoir clôturé sa série A à 130 millions d’euros, avec une dernière tranche de 32 millions. Outre les soutiens de l’État français (via French Tech Souveraineté) et du Conseil européen de l’innovation (EIC), la société a accueilli un nouvel investisseur. Il s’agit de la société taïwanaise de capital-investissement Cathay Venture, qui signe ici « son premier investissement en France ».

Rien de nouveau sur Rhea2 dans cette annonce. Cependant, une feuille de route antérieure avait confirmé son développement. Cette prochaine génération pourrait logiquement adopter des cœurs Neoverse V2 voire V3, plus performants.

epi2 timeline

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