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Ça y est, nous connaissons enfin les limites de consommation officielles d'Intel !
Chaud, c'est chaud mais pas si puissant ?

Si vous avez épluché avec attention notre test de Comet Lake, vous avez peut-être remarqué notre encart contenant les termes barbares de PL1, PL2 et Tau. Ces initiales obscures sont des valeurs de consommation définissant le comportement du processeur via un mécanisme appelé RAPL, pour Running Average Power Limit, ou « Limite de puissance moyenne » en bon françois.

 

En effet, les processeurs sont désormais quasiment tous équipés d’un mécanisme de boost permettant de truquer les benchmarks proposer un gain de performance notable sur des périodes de temps courtes. Pour cela, le CPU est équipé d’un mécanisme de contrôle de sa consommation, et s’autorégule selon le mécanisme suivant : lorsqu’il est soumis à une forte charge, la puce est autorisée à consommer jusqu’à PL2 (Power Limit 2, une valeur fixe en Watt) en moyenne — comprenez ici que des pics de consommations peuvent survenir sur des temps inférieurs à la dixième de seconde — pendant un temps Tau, exprimé en seconde. Une fois ce délai dépassé, le processeur doit se contenter d’une consommation — toujours moyenne... – égale au PL1 (Power Limit 1, toujours en Watt), jusqu’à ce que la charge de travail s’arrête. Tout cela tant que le processeur ne dépasse pas une certaine température limite ; sachant que les ajustements afin de respecter la consommation s’effectuent en jouant sur la fréquence, ce qui a un impact direct sur les performances.

 

Si le PL1 a toujours été égal au TDP (il faut bien, à un moment, que la consommation corresponde à ce qui est prétendu par le marketing, même si un HdH viendra élucider la chose, le TDP étant une unité thermique et non de consommation électrique), le PL2 était auparavant fixé à 1,25 x PL1...

 

intel pl1 pl2 anandtech

Un grand merci à AnandTech pour cette image ô combien adaptée (malgré un article de 2018 !)

 

Sauf que Comet Lake était l’itération de trop du 14 nm, et le silicium requiert plus de courant que les 156 W maximum résultant du PL2 d’un CPU au TDP de 125 W selon l’ancien calcul... Nous suspections anguille sous roche, voilà nos craintes confirmées par les données officielles d’Intel, apparues hier en Allemagne. Nos demandes sur le sujet  depuis plusieurs semaines étaient restées sans réponses, une habitude qui tend à s'installer du côté de Santa Clara.

 

CPUTDPPL11,25 x PL1PL2Tau
Core i9-10900K 125 W
125 W
156 W
250 W
56 s
Core i7-10700K
125 W
156 W
229 W
 56 s
Core i5-10600K
125 W
156 W
182 W
 56 s
10-Core with /without iGPU, Core i9-10000(F) 65 W
65 W
81 W
224 W
28 s
8-Core with /without iGPU, Core i7-10000(F)
 65 W
81 W
224 W
 28 s
6-Core with /without iGPU, Core i5-10000(F)
65 W
81 W
134 W
 28 s
4-Core with iGPU, Core i3-10000
 65 W
81 W
90 W
 28 s
2-Core with iGPU, Pentium / Celeron
58 W
72 W
58 W
28 s
10-Core with iGPU, Core i9-10000T 35 W
35 W
44 W
123 W
28 s
8-Core with iGPU, Core i7-10000T
35 W
44 W
123 W
28 s
6-Core with GPU, Core i5-10000T
35 W
44 W
92 W
28 s
4-Core with iGPU, Core i3-10000T
35 W
44 W
55 W
28 s
2-Core with iGPU, Pentium und Celeron T
35 W
44 W
42 W
28 s

 

Faut-il vraiment commenter ? Entre les 10 cœurs de 65 W pouvant en engouffrer 224 en boost, ou les ridicules 35 W qui se retrouvent à 123 W, il est clair que l’architecture Skylake nécessite plus de jus pour offrir les performances promises. Ce n’est pas forcément un mal, si tant est que les consommateurs en soient informés et puissent calibrer leur matériel (ventirad et alimentation en première ligne) en conséquence ! Et, puisque ces spécifications sont arrivées après les tests, et que, de toute manière, les fabricants de cartes mères sont très heureux de pouvoir cacher des valeurs toujours plus élevées de Tau (voire infinies) et de PL2 derrière des valeurs « Auto » du BIOS afin de vendre leur produit comme étant « plus performants » alors qu’il ne s’agit, en fait, que d’un comportement différent du processeur — une embûche à esquiver lors de nos tests CPU — force est de constater que la transparence n’a pas été de mise. Notez aussi que les initiatives comme le BFB chez ASRock, l'APE chez ASUS et l'équivalent MSI visant à relever les valeurs de PL1 prennent ici tout leur sens.

 

Attention cependant : ce n’est pas forcément parce qu’un CPU consomme plus qu’un autre que sa température est nécessairement plus élevée. C’est le cas en moyenne (il faut bien évacuer l’énergie fournie !), mais d’autres paramètres entrent en ligne de compte, notamment la qualité du joint thermique posé par Intel, ou encore la capacité de l’IHS à répartir cette puissance. Résultat, l’overclocker der8auer a testé 30 i9-10900K sur le même benchmark (Cinebench R20), en mesurant la consommation et la température, et le plus chaud n’a pas été le plus gourmand, ni le plus frais, qui n’a pas non plus été le moins vorace. Bien entendu, la tension et la fréquence ont été gardées constantes tout au long du test, avec 1,25 V et 5,1 GHz.

 

Chaud, c'est chaud mais pas si puissant ? [cliquer pour agrandir]

Les résultats complets du clocker

 

Moralité ? Le silicium reste encore une bonne loterie, particulièrement pour cette dixième génération, qui repousse un cran plus loin la consommation au bénéfice des performances brutes. Si cela vous séduit, munissez-vous d’un bon facteur chance et d’un watercooling puissant, car l’été arrive, et, avec lui, des chaleurs dont vous devrez passez outre ! (Source : ComputerBase)

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