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SMIC se rebiffe et veut aussi se construire une nouvelle usine pour 2022 !

Mis à mal par son ajout l'année dernière à la fameuse Entity List de l'US Department of Commerce dans les derniers instants de l'administration trumpienne (non pas que la nouvelle semble avoir envisagé un changement de stratégie, la relation s'est encore dégradée entre-temps), SMIC s'est retrouvé dans l'impossibilité de continuer sur sa lancée et suivre son ambition de pouvoir rapidement concurrencer les plus grands fondeurs, notamment sur les procédés avancés. Malgré tout, la demande pour les procédés matures étant toujours très forte et semblant ne pas faiblir, loin de là, les lignes de production existantes du fondeur chinois connaîtraient actuellement un taux d'utilisation à 95,5 %. Et pour illustrer un peu, voici une analyse des derniers chiffres d'affaires du fondeur, repartis en fonction de plusieurs critères. 

 

smic revenue q4 2020 nodes

 

Par conséquent, SMIC a décidé qu'il sera particulièrement rentable de s'agrandir et de se payer à son tour une nouvelle installation ! L'idée est donc d'ouvrir une nouvelle usine à Shenzhen, l'un des grands cœurs de l'industrie chinoise, et qui sera destinée à terme à la production de 40 000 wafers 300 mm par mois, utilisant du 28 nm et plus (40/45 nm, 55/60nm, 90 nm, etc.). Des procédés loin d'être en pointe, mais toujours très exploités pour de nombreuses applications, généralement avec des cycles de vie plus long et moins nécessiteuses des dernières technologies. SMIC n'a pas donné beaucoup plus de détails, si ce n'est que ça devrait coûter environ 2,35 milliards de dollars (qui sortiront de plusieurs poches, pas que les siennes) et que la production est prévue pour démarrer en 2022, ce qui sous-entend que la construction ne devrait pas tarder à démarrer, et a peut-être même déjà commencé. Enfin, on sait aussi que le fondeur s'attend à posséder 55 % des parts de l'usine, 23 % reviendront à la municipalité de Shenzhen (donc au gouvernement, par extension) et 22 % iront à des investisseurs tiers. Pour l'anecdote, le mois dernier, le fondeur avait déjà annoncé un premier projet d'expansion pour augmenter le nombre de wafers traités mensuellement dans ses installations existantes.

 

Reste la question épineuse de l'équipement. Parce qu'il est blacklisté, chaque compagnie américaine souhaitant travailler avec SMIC doit obtenir une licence du gouvernement américain au préalable. Il s'avère qu'Applied Materials, Lam Research, KLA-Tencor et Axcelis  - qui conçoivent, produisent et vendent tous différents équipements pour différentes étapes de la production de semiconducteur -  auraient chacun déposé une demande de licence au début de l'année, probablement en accordance et en prévision du projet de SMIC. D'autres fournisseurs non américains, comme AMSL, n'ont pas besoin de licence, mais sont tout de même soumis à certaines restrictions pouvant nécessiter une autorisation. Une réponse favorable du gouvernement américain permettra à SMIC de s'équiper en neuf sans problème. Dans le cas contraire, il lui faudra par contre se démener pour trouver ailleurs ce qu'il lui faut... (Source : SMIC, via Anandtech)

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