Nous avons essayé • ROCCAT Nyth

Au final ?

On peut dire que le catalogue de ROCCAT est plus que copieux en ce qui concerne les mulots. Nyth, Tyon, Kova, Kiro, plusieurs Kone, Lua, Savu et même une Kova[+] qui fait de la résistance. Et aujourd'hui, c'est le fleuron de leur gamme que l'on a entre les mains, la Nyth. La seule à présenter autant de boutons et qui vient se placer, face aux Naga de Razer, G600 MMO de Logitech et Scimitar de Corsair, dans le segment des mulots spécialement destinés aux joueurs de MMORPG.

La Naga, première souris du genre, présente dix-neuf boutons programmables, avec un capteur laser qui s'offre le luxe de grimper à 16000DPI, le tout pour 100€. La G600 MMO de Logitech passe à vingt boutons, mais avec un capteur optique à 8200DPI pour 80€ (on la trouve à 60€ sans problème). Chez Corsair, on tombe à dix-sept boutons avec capteur optique à 12000DPI, avec un tarif qui passe à 85€. A sa sortie, la Nyth était vendue pour 129€, prix qui la desservait totalement face à l'offre concurrente et que le constructeur a vite revu à la baisse pour arriver aux 100€ de la Naga. De ces quatre, le moins brigand semble être Corsair qui présente un mulot certes moins bien équipé, mais avec châssis en acier et douze boutons sur le côté que l'on peut déplacer pour que toutes les mains puissent les utiliser. Par contre, la Logitech G600 MMO a la palme du billet d'entrée avec le prix le plus bas sur ce segment, 60€. On aurait aussi pu parler des clones chinois à boutons multiples qui peuplent le marché, mais ils ne jouent pas dans la même gamme que ces références.

Difficile de faire sa place sur un marché de niche (autant de boutons ne conviendront pas à tout le monde), avec une forme particulière et avec des concurrents qui ont leurs spécificités. La Nyth s'en sort pourtant assez bien, avec une qualité de fabrication plus que correcte, des matériaux agréables et robustes ainsi qu'une modularité lui permettant de satisfaire pas mal de joueurs. Sa prise en main sera peut-être le facteur limitant, ses 120g ne posant pas de problème, mais les adeptes du Claw Grip n'y trouveront pas leur compte, le Finger ou Palm étant conseillé sur ce type de forme. En Finger, la Nyth a l'avantage de sa modularité qui permettra d'éviter d'appuyer sur un bouton par erreur, même si cela demandera de sacrifier au moins un des douze boutons de côté. Comme pour la Kova, le revêtement fait un sans-faute en étant agréable, même après plusieurs heures d'utilisation.

Côté capteur, avec un laser 12000DPI il n'y a pas grand-chose à dire. L'engin est tout terrain, d'une précision sans faille et la possibilité de le régler au DPI prêt fera plaisir aux plus tatillons. Grimper au-dessus de 5000 DPI est toujours compliqué, mais les adeptes des micromouvements pourront jouer au chirurgien sans peine.

Reste à faire un point sur ses commutateurs, pour certains un poil bruyants certainement à cause du volume de l'engin. Celui de la molette se fait bien entendre, ainsi que ceux de l'aileron, mais les autres savent se faire discrets. Quand on a douze boutons à portée de pouce, pourquoi s'embêter avec ceux du haut s'ils sont bruyants après tout ? Eh bien parce qu'ils y sont et qu'on ne les a pas payés pour rien. Les adeptes du silence seront donc prévenus.

Le mot de la fin

Le fleuron de ROCCAT n'est pas n'importe quel mulot. Il s'attaque à un segment de niche où Razer s'est fait un nom avec la Naga, première vraie souris destinée au MMO. En gardant un design très proche de la Tyon, qui a modelé la nouvelle gamme du constructeur, la Nyth tombe bien sous la main et ROCCAT ne ment pas quand elle l'annonce "modulaire". Avec dix-huit boutons programmables (doublés par le logiciel Easy-Shift), différents profils et une série de touches pour adapter les douze boutons de pouce aux besoins, c'est le mulot le plus bricolable du marché. L'aileron est par contre toujours un peu déroutant et il faudra être un habitué du genre pour s'en servir sans y réfléchir. Pour la prise en main, l'adepte du Finger ou Palm Grip à la recherche d'aventure pour son pouce y trouvera son bonheur. Reste à parler de ce qu'il y a à l'intérieur de l'engin, un capteur tout à fait précis et calibrable à souhait, de quoi enregistrer des profils et un logiciel (Swarm) qui fait bien son boulot. Difficile de trouver des défauts à une souris aussi spécialisée que celle-là et sur le segment du haut de gamme, c'est pourquoi elle repart avec cinq étoiles, car ROCCAT réussi à proposer un produit complet et qui sort des habitudes du segment, même si on pense que la Nyth mériterait de perdre encore 10 ou 20€ côté tarif.