Du machine learning en chiplets à la rescousse pour les processeurs d'Intel ! |
————— 01 Avril 2020 à 17h35 —— 12322 vues
Du machine learning en chiplets à la rescousse pour les processeurs d'Intel ! |
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Alors que les fuites se multiplient chez Intel quant à la prochaine génération de processeurs mobiles, un point sombre demeure : la finesse de gravure, qui resterait sur du 14 nm. Vous l’imaginez, cela ne risque pas de satisfaire tout le monde, d’autant plus que nous n’avons encore aucune rumeur sur les corrections des failles dernière-nées de la famille Meltdown, Spectre et cie, dont la plus récente, LVI, fait des ravages niveau performances. Cela est d’autant plus risible que des outils de développement de puces assistés par machine learning se développent, qui, dans un avenir prochain, devraient pallier ce genre de vulnérabilités.
Dans un avenir prochain ? Pas tout à fait... Empêtré dans ses lithographies, le géant bleu a (enfin) décidé d’innover, et ce, dans un domaine où il est passé maître : l’architecture. En effet, remarquant avec effroi que le développement vers toujours plus de performances s’était effectué au détriment de la sécurité interne des puces, Intel a pris une décision radicale : tous les processeurs de la 11e génération bleus embarqueront un accélérateur de machine learning, positionné dans un chiplet, disposé sur le package habituel du bousin. Ce morceau de silicium sera également gravé en 14 nm, mais utilisera le savoir-faire du côté FPGA de la firme, une propriété intellectuelle gagnée depuis l’absorption d’Altera en 2015. Ce choix est, à notre sens, totalement cohérent : d’une part, de par sa reconfigurabilité (les unités du FPGA étant, justement, Fully Programmable, c’est-à-dire entièrement [re] programmables), comprenez que les mises à jour sont grandement facilitées, mais aussi pour sa rentabilité : Intel n’a en effet pas besoin de lignes de productions supplémentaires ni de nouveaux masques.
Nommé ISC (Integrated Security Chiplet), ce second die possède sur papier un puissance réduite — les questions de chauffe n’étant probablement pas étrangères à ce point ! – de 1024 MAC/cycles, pour une fréquence au repos de 300 MHz, pouvant basculer sur le mode gaming, qui tourbignole à 1,10 GHz ! Notez que ce n’est pas la première fois qu’un tel mariage CPU/accélérateur est utilisé : en 2017, Intel y réfléchissait déjà pour ses puces Loihi, fraîchement acquises au moyen d’un gobage de start-up dont seuls les GAFA ont le secret.
À la manière du DLSS, les processeurs utiliseront désormais un réseau de neurones préalablement entrainé par les serveurs bleus, qui permettra, une fois déployé en local, de filtrer les programmes grâce à un accès complet à l’état courant du CPU. Lorsqu’un programme-espion est détecté par le réseau de neurones, un signal est envoyé, activant un mode bac à sable, empêchant ainsi tout accès à des données non autorisées, et ce, même dans les cas d’usage de canaux auxiliaires récemment découverts (buffers internes et prédicateurs de branchement en tête de liste).
Pour la liaison avec la partie CPU standard, le chiplet utilisera l’EMIB, le fameux interconnect à tout faire des bleus, qui devrait fournir un débit décoiffant et une latence à toute épreuve. Pour ceux qui seraient apeurés pour leur vie privée, pas de panique : un pare-feu sera intégré directement dans le silicium afin de protéger efficacement toute vos données personnelles. Par ailleurs, les mises à jour du réseau de neurones seront automatiquement effectuées par Windows Update, bien que l’accélérateur possède son propre micrologiciel assurant une couverture et une connexion ininterrompue quelle que soit votre OS hôte, du moment que votre ordinateur est dans un état ACPI S5 ou supérieur.
Bien que la technologie des chiplets ait déjà été lancée pour le grand public par AMD, il est toujours bon, voire très bon, de voir son concurrent se réveiller de son sommeil qui n’a que trop duré, et surtout de proposer une solution novatrice à un problème qui a autant fait parler de lui. Reste à voir ce qu’il en sera sur les performances, la firme étant restée discrète à ce sujet, en affirmant que des cas défavorables sont théoriquement possibles, mais que ces derniers n’ont jamais été observés dans la pratique selon leurs tests préliminaires. Reste à voir ce qu’il en sera réellement entre les mains du comptoir...
... ou pas !
Un poil avant ?Quand le comptoir recrute, ce n'est pas chez les ... | Un peu plus tard ...GeForce GTX 1650 et GDDR6, finalement, ça se confirme |