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Après Tesla, Alibaba fait aussi ses propres puces de Machine Learning

Alors que Tesla vient de nous faire le coup, c'est au tour d'Alibaba de sortir des accélérateurs de machine learning de derrière leur caverne. Néanmoins, cette tentative-là suit une volonté gouvernementale, Pékin ne voyant évidemment pas d'un bon œil la domination des États-Unis dans le marché juteux des cartes dédiées à l'apprentissage automatisé. C'est ainsi qu'a vu le jour T-Head (aussi nommée Pingtouge Semi), une division d'Alibaba orientée semi-conducteurs.

 

alibaba

 

À l'occasion d'une conférence organisée en l'honneur de l'IA à Shanghai (WAIC 2019), la firme avait présenté un design sous jeu d'instruction RISC-V, nommé XuanTie, moulinant à 2,5 GHz selon les spécifications officielles - soit près de 40 % de plus que l'état de l'art, sortez donc les moufles. Mais ce n'est pas de cette implémentation-là qu’il est question aujourd'hui.

 

En effet, la direction des recherches s'est depuis recentrée vers l'Intelligance Artificielle. De nos jours, derrière ce terme barbare se cache la capacité d'algorithmes à apprendre à interagir avec le monde qu'on lui présente (détection d'images, mouvements, etc) par une décomposition plus ou moins générique et abstraite en matrices. À la suite d'un entraînement plus ou moins long, le programme a réussi à inférer les caractéristiques génériques de la tâche souhaitée, et peut alors être utilisé par les clients.

 

Il faut ainsi deux types de puces : le premier pour l'apprentissage, performant et principalement utilisé dans un centre de calcul (principalement des GPU à l'heure actuelle), et le second pour l'inférence, par exemple une puce dédiée dans un CPU d'architecture ARM d'un téléphone portable.

 

alibaba weujian platform wikichip

 

Sans surprise, Alibaba propose des solutions pour ces deux cas de figure. Pour l'IoT, la plateforme Wujian sera de mise. De faible consommation, elle incorpore tout de même un contrôleur mémoire, un GPU, et la seule réelle information communiquée est qu'elle permettrait de réduire les coûts du cycle de développement d'un bouzin reposant sur des technologies similaires de 50 %, particulièrement grâce à sa pile logicielle dédiée. Nous aurions apprécié plus de précisions...

 

Quant à l'apprentissage, le récemment présenté Hanguang 800 devrait à terme arriver dans les fermes de calcul à la demande de la maison-mère (le clone parfait de l'Amazon Web Service). Encore une fois, les détails sont clairsemés, tout juste sait-on que la puce est manufacturée en 12 nm pour un total d'environ 17 milliards de transistors. Sur le benchmark réputé dans le domaine ResNet-50, la firme communique sur 500 images traitées par seconde et par Watt, soit une avancée significative sur la concurrence : en moyenne, la puissance brute est 15 fois celle d'un NVIDIA T4 (et 46 fois celle d'un P4 de chez les verts toujours)... Mais nous sommes habitués dans le hardware à nous méfier des chiffres officiels.

 

De quoi voir dans ces efforts un désir d'indépendance technologique vis-à-vis des US ? Très probablement, et la guerre commerciale menée par Trump ne devrait qu'accélérer la chose. Difficile dans ces conditions de ne pas penser à l'absence de concurrentes européennes, notre expertise se situant davantage du côté de l'analyse et du logiciel que de la conception de masse.... Pour combien de temps encore ? (Source : WikiChip)

Un poil avant ?

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Un peu plus tard ...

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Les 6 ragots
Les ragots sont actuellement
ouverts à tous, c'est open bar !
par radada, le Jeudi 03 Octobre 2019 à 17h37  
par inso le Mercredi 02 Octobre 2019 à 21h45
Attend on est trop occupé à créer un clone de netflix au rabais pour diffuser les 7548 épisodes de plus belle la vie et à créer une cryptomonnaie qui va faire un bide monumentale...

On peut pas tout rater en même temps...
De plus que notre souveraineté ne nous appartient désormais plus!
par inso, le Mercredi 02 Octobre 2019 à 21h45  
par Un ragoteur pragmatique en Nouvelle-Aquitaine le Mercredi 02 Octobre 2019 à 09h40
Difficile, en effet, et cruel pour notre souveraineté...

Il serait grand temps (bien qu'il soit déjà probablement trop tard) d'investir massivement dans les nouvelles technologies de la microélectronique.
Attend on est trop occupé à créer un clone de netflix au rabais pour diffuser les 7548 épisodes de plus belle la vie et à créer une cryptomonnaie qui va faire un bide monumentale...

On peut pas tout rater en même temps...
par Un ragoteur des lumières en Île-de-France, le Mercredi 02 Octobre 2019 à 13h32  
En fait, il faut appeler les choses par leur nom : ce sont des puces dédiées à l'espionnage global. Il y a deux approches, qui consistent à interdire cet espionnage et à la cloisonner, donc l'IA pourra se développer mais en mode cloisonné, sans divulgation d'informations. Et le monde "ouvert" où on laisse totalement libre l'espionnage par tout le monde de toute le monde. Contrairement à ce qu'on pourrait croire ce dernier modèle n'est pas un modèle de liberté, mais tout le contraire, puisque tout le monde a le droit d'empiéter sur la liberté d'autrui. Aux USA ce mode a prévalu pour des raison culturelles, "ne pas mentir et cacher", sur le modèle "respect de la vie privée". Je pense que ça va péter un jour ! Ce qui est anormal c'est que le modèle "vie privée" n'ait pas prévalu en France. C'était pourtant bien parti avec la loi "informatique et liberté" d'Alain Peyreffite, quasiment abrogée aujourd'hui, et revue façon modèle Européen qui ne protège plus que des intérêts économiques mondialistes (autant dire que c'est mal barré ).
En Chine, et sur toutes ses tentacules (dont Alibaba fait partie parce que toutes ces sociétés sont aux mains des membres du PC en mettant en avant à leur tête des pantins sans pouvoir qui sont censés représenter les Brezos ou Steve Jobs chinois mais qui n'en sont pas), le système à la base du contrôle généralisé des informations se trouve au sein du PC, et donc on a affaire au système communiste totalitaire qui s'est "modernisé". Ce modèle est en fait une addition du "Meilleur des Mondes" et de "1984", des ouvrages d'anticipation pessimistes, qu'on aimait opposer, et qui finalement ont réussi à se rejoindre en Chine.
par Un ragoteur de transit en Île-de-France, le Mercredi 02 Octobre 2019 à 11h56  
par Un ragoteur pragmatique en Nouvelle-Aquitaine le Mercredi 02 Octobre 2019 à 09h40
Difficile, en effet, et cruel pour notre souveraineté...

Il serait grand temps (bien qu'il soit déjà probablement trop tard) d'investir massivement dans les nouvelles technologies de la microélectronique.
Pendant que tous les pays et zones hors Europe ont organisé subventions, avantages et protectionnisme pour leur industrie, l'Europe à organisé avec ces entreprises protégées à l'étranger "la libre concurrence" en Europe face aux entreprises Européennes. Le résultats c'est qu'elles n'ont pas tenu. Dans d'autres domaines c'est pareil mais certaines industries tiennent encore.
La source du problème vient des accords de Maastricht (qui avaient plusieurs voltes autres que la monnaie) qui a globalement donné, en dehors de la monnaie unique, le pouvoir à la commission de régir toutes les affaires de commerce entre l'Europe et le reste du monde, en protégeant la libre-concurrence "en général". Le résultat c'est que plus aucun pays Européen n'a de poids face à la Chine ou aux USA, qui n'ont plus à s'en soucier et discutent directement avec les fonctionnaires de la Commission, qui imposent leurs points de vue aux pays de l'UE. Ces fonctionnaires sont non seulement influençables mais il a été trouvé que nombreux sont ceux qui sont soumis à des pressions à titre privé, sans parler des dessous de table, avantage en nature, mais souvent du chantage sur des affaires privés fabriquées, régulièrement par la Chine par exemple, mais qui peuvent tout aussi bien venir d'ailleurs.
par Un ragoteur sans nom de Bretagne, le Mercredi 02 Octobre 2019 à 09h56  
par Un ragoteur pragmatique en Nouvelle-Aquitaine le Mercredi 02 Octobre 2019 à 09h40
Difficile, en effet, et cruel pour notre souveraineté...

Il serait grand temps (bien qu'il soit déjà probablement trop tard) d'investir massivement dans les nouvelles technologies de la microélectronique.
Pour votre information:
https://www.european-processor-initiative.eu/
https://arxiv.org/pdf/1906.00478.pdf
par Un ragoteur pragmatique en Nouvelle-Aquitaine, le Mercredi 02 Octobre 2019 à 09h40  
 
Difficile dans ces conditions de ne pas penser à l'absence de concurrentes européennes

Difficile, en effet, et cruel pour notre souveraineté...

Il serait grand temps (bien qu'il soit déjà probablement trop tard) d'investir massivement dans les nouvelles technologies de la microélectronique.