Uber neeed hardware ! |
————— 24 Juin 2025 à 17h40 —— 27990 vues
Uber neeed hardware ! |
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Cette semaine c'est un peu la quille sur le comptoir, vos dévoués prenant quelques jours en ce tout début d'été 2025 — rassurez-vous, juste une semaine. Du coup voilà l'occasion parfaite de vous causer de deux trucs, comme le titre vous l'avait promis même si ce n'était supra intelligible de prime abord. D'une part nous souhaitions vous faire part de la dernière mise à jour du Neeed, l'outil de comparaison de prix (presque) temps réel préféré pour niquer les scalpers. Presque ? Les prix sont rafraichi une douzaine de fois par jour.
Ce dernier se voit remanié en profondeur, tant sur le visuel que sur son fonctionnement. Ce dernier, avec la multiplication des références suivies, devenait un véritable merdier à consulter tout comme à maintenir. L'ensemble va vers plus de simplificattitude : une page d'accueil affichant tendances — basées sur l'activité des utilisateurs — et nouveautés, et des accès directs aux différentes références suivies sur le Neeed, que ces dernières soient du GPU, du CPU ou de la console de canapé salon.
Le mieux reste de vous en servir et de nous faire des retours sur la chose, on se doute bien que cette mouture reste encore largement perfectible.
Deuxième sujet, on voulait tout simplement laisser la parole sous une forme de tribune à un « petit nouveau » qui se lance, sans piétiner honteusement ses racines, et sur un format pour le moins audacieux. Enfin petit nouveau, pas vraiment, puisque Thomas est une figure connue de le presse papier, officiant depuis 1999 au sein de Pressimage puis Tech.Age en 2002 dont il deviendra le red chef des canards Hardware Mag et PC Update en 2013 jusqu'au printemps 2024. Le mieux — bis —, c'est de le lire :
TRIBUNE par Thomas Olivaux — jusqu’au début des années 2000, on cultivait sa passion en dévorant des kilos de papier. Chaque début de mois, le geek se rendait chez le kiosquier du coin, devenu son meilleur ami, pour y dépenser entre 20 et 100 francs de magazines. Sans remonter jusqu’à Tilt ou Joystick qui ont précédé l’ère du PC, les joueurs lisaient PC Team ou PC Fun, accompagnés de leur CD plein de démos et de mises à jour de pilotes. Ou PC Direct, épais comme un bottin téléphonique, pour connaître le prix des revendeurs asiatiques qui cassaient les prix rue Montgallet dans le 12e à Paris. Étonnamment, les meilleurs magazines spécialisés sur le matos PC sont arrivés sur le tard, quand le Web était déjà bien implanté. On pense à feu PC Update et Hardware Magazine sortis tous deux en 2002. Et à Canard PC Hardware qui a débuté en 2009.
Accompagnant le changement de siècle (le fameux bug de l’an 2000, qui s’en souvient ?), l’arrivée d’Internet illimité dans les foyers change drastiquement la façon de consommer de l’information. C’est le temps des sites de hardware, qui publient de l’information tous les jours. Sorties de produits, mises à jour des prix, ne plus attendre sa dose mensuelle sonne alors comme un miracle. Et que dire du confort nouveau que procurent les liens hypertextes ! C’est la grande époque de l’illustre hardware.fr. Et de nombreux sites nés au cours des années 2000 comme votre bon vieux CDH. C’est aussi l’époque où sont apparues les principales communautés, initialement sur les forums, de nos jours surtout sur les réseaux sociaux.
Au tournant des années 2010, des sites comme Daily Motion et YouTube ont révolutionné à leur tour notre façon de consommer l’information. La vidéo permet de montrer bien plus qu’un article écrit accompagné de quelques photos. Il en découle aussi une sensation de transparence, c’est la grande époque des unboxing. Au-delà du hardware, la vidéo est aussi un bon moyen de créer des tutoriels faciles à suivre. Ou de comparer l’impact sur la qualité graphique des jeux de tel ou tel réglage bien mieux qu’une simple capture d’écran. On note que pendant pas mal d’années, la vidéo est un outil au service des sites Web qui existaient déjà, de plus en plus proposant alors leurs contenus sous plusieurs formes. Par exemple un test de composant PC écrit sur le Web et aussi proposé sous la forme d’une courte vidéo.
Pendant longtemps, Internet a été synonyme de gratuité. Tout ce qu’on pouvait y trouver, en tout cas concernant l’information (informatique ou non), était accessible gratuitement. Quelle bonne nouvelle ! Pourquoi continuer à payer des magazines si on peut trouver la même chose à l’œil en ligne ? Mais derrière cette évolution en apparence positive se cache un problème de fond : les tests poussés prennent du temps et réclament du matériel. Et si certains sites ont vécu un bon moment de la passion de leur auteur, réalisant ses contenus le soir et le week-end après son boulot, la plupart des médias se sont trouvés confrontés un jour ou l’autre au dilemme provoqué par le tout gratuit. Comment poursuivre ? Comment vivre de son travail et continuer à proposer des contenus de qualité à leurs lecteurs ? Il y a certes les revenus de la publicité, mais ceux-ci sont insuffisants. D’autant plus quand tous les browsers intègrent un bloqueur. Certaines rédactions ont réduit les salaires des pigistes à peau de chagrin, se trouvant alors confrontées à une baisse de la qualité et/ou à une difficulté accrue de trouver de bons rédacteurs. Ce qui a conduit à voir disparaître de nombreux médias de référence pour les fans de hardware année après année. Hardware.fr en 2018 (8 ans déjà !), PC Update et Hardware Mag en 2024. Et certaines ne doivent leur salut qu’au financement participatif de leurs lecteurs.
Déjà en difficulté à trouver un modèle économique viable sur Internet, les médias sont confrontés à un autre problème de taille ces dernières années. Une crise de la confiance des lecteurs et consommateurs. Mais pourquoi ? Ça a commencé par la prolifération des sites dits SEO (Search Engine Optimization). Vous savez, ces sites qui vous promettent de trouver le meilleur produit du moment, en utilisant principalement des mots clés habilement choisis par leur auteur qui sont avant tout des webmasters chevronnés afin de faire apparaître leurs contenus tout en haut des résultats de recherche Google. Peu importe pour eux la qualité rédactionnelle de leurs articles et l’objectivité des choix de produits qui sont avant tout dictés par leur présence sur Amazon, numéro 1 des liens affiliés. Mais le consommateur n’est pas dupe. Le doute s’installe. La confiance s’effrite.
Mais ce qui a achevé la confiance, c’est l’arrivée des influenceurs. Exploitant principalement les nouveaux canaux de diffusion comme Tik Tok ou Twitch, mais aussi YouTube et fréquemment des sites Web tout ce qu’il y a de plus classiques, ces derniers vantent les mérites de produits qu’on leur donne et pour lesquels on leur explique quoi dire dans les grandes lignes. La conservation du produit après sa glorification devient une forme de rémunération pour les plus petits, les marques n’hésitant pas à payer les influenceurs célèbres contre une somme rondelette pour ce qui s’apparente à une nouvelle forme de publicité. Les influenceurs font tellement la pluie et beau temps que certains constructeurs ont désormais du mal à confier des produits en test aux médias traditionnels, ceux qui ont conservé leur liberté de ton, et ça, c’est triste. Jamais il n’y a eu autant de lecteurs méfiants envers l’objectivité des contenus qu’ils lisent, même sur des sites et des médias respectables. Pour certains, le simple fait qu’un produit ait été prêté par un constructeur pour le tester est un impair, alors qu’il en a toujours été ainsi que l’essai d’un produit peut se faire avec toute la déontologie qu’implique une critique objective. C’est au point que certains médias, par exemple RTings, vont jusqu’à acheter eux-mêmes les produits qu’ils testent dans le commerce pour éviter tout doute quant à leur neutralité vis-à-vis de leur lectorat. On en est là ?
L’auteur de ces lignes étant de ceux qui voient le verre à moitié plein, il n’est pas question de conclure sur un bilan amer. Tout d’abord, même si les sites SEO et si le monde de l’influence ont changé bien des choses, toutes les personnes derrière ça ne sont pas à loger à la même enseigne. Certaines font bien les choses et proposent des conseils d’achat non biaisés à leur communauté (et, à l’inverse, il a toujours existé quelques pommes pourries, y compris parmi les journalistes professionnels). Bien que cela fasse tousser du monde, influenceur est — pour le moment en tout cas — devenu un métier et cet univers se professionnalise peu à peu. La publication d’une loi en juin 2023, mise à jour par une ordonnance de novembre 2024, va en ce sens afin de mettre fin au Far West qui régnait jusque-là. Vous savez, les bandeaux indiquant clairement le caractère commercial des vidéos, comme il est obligatoire depuis bien des années de le faire dans la presse (ce qu’on appelait autrefois un publirédactionnel). Et puis le plus important dans tout ça, c’est que la passion autour du PC ne s’essouffle pas. Qu’il y a toujours des fans de hardware, jeunes et moins jeunes. Des gens prêts à passer du temps pour se documenter, lire de nombreux articles et consulter plusieurs vidéos pour simplement changer de souris ou s’acheter un ventilateur histoire de faire le bon choix. Vous, oui vous là, qui lisez le CDH. Et tant que vous serez là, il existera des médias de qualité pour entretenir votre amour du matos.
Autre forme d’optimisme : il y a encore quelques fous pour lancer de nouveaux médias consacrés au hardware ! Même en français. Uber Hardware, né fin 2024, de l’auteur de ces lignes qui tente de faire sa publicité sans en avoir l’air — en vrai ça se voit, mais ne lui dites pas. Héritier 100 % digital des anciennes revues PC Update et Hardware Mag, UH est avant tout un magazine et il respecte pas mal de codes de la presse papier. Pondu par d’anciens membres des rédactions de PCU et HM, il suit une parution mensuelle et existe dans une version ebook maquettée à feuilleter sur écran (en plus d’un site Web tout ce qu’il y a de plus standard). On y trouve des dossiers et des articles approfondis plutôt que des brèves, car on pense qu’il y a des personnes qui sont friandes de ce rythme un plus posé. Il en faut pour tous les goûts ! Et bien que ça puisse paraître couillu, comme me l’a fait récemment remarquer un certain P. M. qui tient un bar dans le coin, UH adopte un format exclusivement premium. Une façon moderne de dire payant.
C’est le parti pris choisi par ses auteurs pour vous proposer du contenu de qualité. Un contenu intégralement renouvelé chaque mois, pas écrit par l’IA et sans publicité, sans transiger ni sur la qualité ni sur l’objectivité des recommandations d’achat. Dans ce monde où tout va vite et dans lequel on trouve pas mal d’info gratuite diluée et sans saveur, on est convaincus que de nombreux passionnés sont prêts à payer le prix d’un café à Paris (4,40 € pour un mois d’accès à tout le site, anciens numéros compris) afin de bénéficier de plus de 100 pages de nouveau contenu à chaque numéro, offrant des heures de lecture. Longue vie à Uber Hardware et à tous les médias libres et sérieux qui font vivre le PC assemblé ! Et qui essaient de vous faire faire des économies tout en vous faisant dépenser bien plus que ce que votre moitié et votre banquier sont prêts à accepter.
![]() | Un poil avant ?En cabine • Sharkoon OfficePal C20 | Un peu plus tard ...Microsoft confirme Windows 11 25H2 pour la fin d’année | ![]() |
Allez-y, c'est de la bonne