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Moniteurs 4K G-Sync HDR 144Hz : entre vitrine technologique et fail de communication ?

Depuis le lancement du PG27UQ d'ASUS et le début de sa disponibilité en magasin, ce fameux écran a déjà beaucoup fait parler de lui, et malheureusement pas qu'en bien !

En effet, dans un premier temps il avait été découvert que l'écran pouvait bien fonctionner à 144Hz, mais sous conditions. Le mode 144Hz n'est pas natif et est obtenu via un overclocking automatique de l'écran. Aussi, il ne peut les atteindre en 4K 8-bit ou 10-bit (en fait du 8-bit + FCR) uniquement en réduisant la quantité d'information de l'image à traiter grâce au chroma subsampling en 4:2:2 ou 4:2:0 car limité par la bande passante du DisplayPort 1.4. En pratique, le taux de rafraîchissement maximal supporté par défaut pour un affichage 10-bit RGB se situe en réalité à 98Hz, en sachant que l'écran peut aussi fonctionner à 120Hz 10-bit en mode YCbCr 4:2:2 ou 120Hz 8-bit en RGB. Ces informations sont très clairement mises en avant par NVIDIA dans le guide technique fourni aux testeurs (que nous avons récupéré), il s'agit donc bien des spécifications de fonctionnement prévues initialement.

 

asus pg27uq pcgameshardware

Crédits image : PcGamesHardware.

 

En pratique, est-ce bien grave ? Plutôt frustrant, tout au plus. L'un des premiers tests assez complets (et non pas une vidéo YouTube tremblotante ou un post rageur de quelques lignes sur Reddit) met en avant une qualité d'image dans l'ensemble assez impressionnante (et vu le prix, encore heureux). S'il est vrai que le flou provoqué par le mode d'affichage YCrCb 4:2:2 est tout de même assez visible sur un affichage bureau, en jeu ou sur des images il n'en est rien et les différences seraient relativement imperceptibles. C'est également vrai pour l'usage d'un "faux" espace de couleur 10-bit, en réalité du 8-bit + FCR, mais dont la qualité n'aurait pas grand-chose à envier face au "vrai" 10-bit (du moins pour le public visé).

 

Ensuite, certains des premiers acheteurs avaient constaté - avec effroi - la présence d'un petit ventilateur radial à l’arrière de l'écran afin d'évacuer la chaleur d'un écran qui atteint des records de consomation éléctrique. Une vidéo montrant l'Acer Predator X27 laissait entendre un ventilateur relativement bruyant, particulièrement lors d'un montage en VESA. Cela dit, il s'est avéré par la suite que l'auteur de la vidéo n'avait pas fait son installation VESA correctement ni utilisé l'espaceur VESA fourni par Acer, mais dont l'usage n'est apparemment pas clarifié dans le manuel du moniteur.

En ce qui concerne le PG27UQ, ASUS a également prévu des entretoises afin de laisser le ventilateur à l'air libre dans ce cas de figure. Là encore, contrairement aux avis de la part de certains des premiers acheteurs, le testeur de PCGamesHardware affirme que la ventilation serait à peine audible de prime abord, mais des tests plus poussés sont en cours. Par contre, même si le ventilateur s'avère par la suite réellement silencieux à l'usage, il reste à voir l'impact de la vilaine poussière une fois que celle-ci se sera sournoisement installée dans les ouvertures de l’écran au fil du temps. Chouette, un truc en plus à dépoussiérer !

 

asus pg27uq espaceurs ventilateur

 Crédits image : PcGamesHardware.

 

Et donc, faut-il pour autant cracher sur cet écran ? Enfin, "ces écrans" plutôt, l'Acer Predator X27 est essentiellement un clone de l'ASUS (ou vice-versa). Idéalement, il faudrait avant tout considérer ces écrans pour ce qu'ils sont réellement : des vitrines technologiques. En ce sens, il est aussi assez réaliste de suggérer que NVIDIA a certainement du mettre un peu la pression sur ses partenaires afin de sortir les écrans au plus vite (et potentiellement en dépit des limitations techniques assez évidentes) et ainsi devenir le premier à avoir planté son G-Sync dans un écran 4K HDR 144Hz delamortkitue dont certains gamers rêvent depuis un bon moment (avec, en conséquence, des attentes peut-être aussi un peu trop élevées). Et ce, bien sûr, afin que le FreeSync (2 HDR) d'AMD ne puisse lui brûler la politesse.

Mais pour ce qui est du marketing, ASUS et Acer ne sont pas à pardonner entièrement non plus. Certes, les écrans fonctionnent bien en 4K à 144Hz après overclocking comme promis, mais certainement pas au mieux de leurs capacités. Et la fiche produit respective des écrans (ASUS, Acer) ne fait jamais réellement mention des "120Hz" ni des "98Hz" et encore moins du "YCbCr 4:2:2", à moins bien sûr de fouiller la page des spécifications techniques (et encore) que tout le monde ne prendra pas le temps de lire.

 

En tant qu'écran pur et dur, le PG27UQ représente actuellement probablement ce qu'il y a de mieux technologiquement parlant (hormis pour un temps de réponse un peu bof et un pixel mort sur l’écran de test) et donne une bonne idée des évolutions à venir sur le marché. Qu'il coûte 2500 euros est une chose que chacun se devra de considérer soi-même - ou directement avec sa femme/son mari ou le banquier - mais les vitrines technologiques n'ont de toute manière jamais eu la réputation d'afficher de bons rapports performances/prix. Pour la grande majorité, il sera donc définitivement préférable d'attendre à ce que le marché de l'UHD 144Hz (ou plus) HDR se développe et mature, et encore faut-il aussi avoir enfin en main des GPU appropriés et capables !

 

asus pg27uq arriere rgb

Côté RGB, tout va bien ! Ouf !

Un poil avant ?

Des taux de rendements instables pour la production de DRAM 18nm chez Samsung et SK Hynix ?

Un peu plus tard ...

FreeSync 2 devient FreeSync 2 HDR

Les promesses de l'ASUS PG27UQ (et du Predator X27) étaient-elles trop ambitieuses ? Ou serait-ce les gamers qui en attendait trop ? Un peu des deux ? C'est le moment ou jamais d'en parler alors que les premiers vrais tests apparaissent sur la toile !

temps de concentration afin de cerner l'ensemble des subtilités de ce billet à vue de nez disons heuu moins de 4 minutes

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