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Le Congrès US demande la suspension immédiate du projet Libra de Facebook
Libra et ses partenaires

Sur fond de nouvelle hausse du Bitcoin, Facebook a annoncé sa propre monnaie virtuelle baptisée Libra ! Mais la monnaie facebookienne planifiée pour une mise en service en 2020 - le "lancement" de juin n'a consisté qu'à la publication d'un code basique et expérimental  - se heurte d'ores et déjà à un obstacle de taille. Non, il ne s'agit pas de la confiance des utilisateurs - Facebook a déjà perdu cette bataille il y a longtemps, d'où d'ailleurs les nombreuses opérations RP de ces derniers mois pour redorer son blason -, mais du Congrès US et plus spécifiquement d'un certain nombre de ses élus, dont Maxine Waters, une dame qui siège également au House Financial Services Committee - un comité supervisant l'ensemble du secteur des services financiers du pays. Ainsi, une lettre a été envoyée à Facebook exigeant l’arrêt (temporaire) du développement de la monnaie virtuelle Libra, dont voici un extrait :

 

Because Facebook is already in the hands of over a quarter of the world’s population, it is imperative that Facebook and its partners immediately cease implementation plans until regulators and Congress have an opportunity to examine these issues and take action. During this moratorium, we intend to hold public hearings on the risks and benefits of cryptocurrency-based activities and explore legislative solutions. Failure to cease implementation before we can do so, risks a new Swiss-based financial system that is too big to fail.

 

Le Congrès demande ainsi à pouvoir examiner de près les risques et bénéfices d'une telle monnaie qui se retrouverait de fait entre les mains d'un quart de la population mondiale, les législations n'étant certainement pas (encore) adaptées à ce cas de figure assez particulier, des craintes également renforcées par le fait que la Libra Association fondée par Facebook est basée à Genève, en Suisse et donc trop loin des juridictions US. Protection de la vie privée, échanges, sécurité nationale et politique monétaire sont autant d'arguments supplémentaires mis en avant par la lettre du Congrès, sur fond de mélange d’inquiétudes vis-à-vis des 2 milliards d'utilisateurs et de leurs données (légitimes quand on voit l'historique de Facebook), et de l'argent des investisseurs, consommateurs et du système financier mondial, mais aussi surtout de l’émergence d'un nouveau risque et d'une menace en plus pour le dollar US et le système financier américain.

 

Libra et ses partenaires [cliquer pour agrandir]

Libra, ou la crainte d'un nouveau système "too big to fail" ?

 

Le Congrès rappelle aussi les piratages de sites de change de cryptomonnaies ayant coûté l'année dernière près d'un milliard de dollars, mais remue également le couteau dans la plaie et brandit l'épouvantail des dérapages multiples de Facebook rien qu'avec les manipulations des données de ses utilisateurs et des échanges de données sans modération avec de nombreux tiers. On rappelle que Facebook devra payer des amendes de près de 5 milliards de dollars à la Federal Trade Commission (FTC) après le scandale de Cambridge Analytica et reste dans le collimateur de la FTC pour des violations antérieures de la vie privée et des déclarations trompeuses.

 

It appears that these products may lend themselves to an entirely new global financial system that is based out of Switzerland and intended to rival U.S. monetary policy and the dollar. This raises serious privacy, trading, national security, and monetary policy concerns for not only Facebook’s over 2 billion users, but also for investors, consumers, and the broader global economy.

 

Une affaire à suivre. Il est clair que le Congrès US ne voit pas la monnaie facebookienne d'un très bon œil - et il n'est pas le seul. De plus, le fait que l'entité gérant la cryptomonnaie soit basée en Suisse et est en théorie uniquement liée par les lois suisses n'arrange certainement rien à l'affaire. Mais si la Libra Association est donc en principe hors de portée du gouvernement américain, ce dernier pourrait toujours s'en prendre directement à Facebook sur le sol US, soit en visant sa source principale de rentrée d'argent ou avec de nouvelles amendes, voire même en établissant de nouvelles lois pouvant remettre en cause le modèle commercial de Facebook. Il reste maintenant à voir la réponse de Facebook et de quelle manière M. Zuckerberg compte réagir à cette mauvaise nouvelle, qui était néanmoins assez prévisible.

 

congres us maxine waters chairwoman

 Chairwoman Maxine Waters, à la charge !

 

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temps de concentration afin de cerner l'ensemble des subtilités de ce billet 3 minutes

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