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Starfield : J+5. Et après ?

Billet d'opinion — Alors que l'ensemble des joueurs pourront en profiter demain 6 septembre de l'année peu glorieuse 2023, amenant à un succès commercial never seen before chez Bethesda, Starfield est sorti au travers des tests et des accès anticipés depuis vendredi dernier 1er septembre. De quoi profiter pour l'éditeur, ses partenaires — AMD en tête — et surtout pour toute la influenço-blogosphère d'une visibilité finement teasée depuis quelques semaines, au détour du trending topic qui n'a manqué de déchainer sa dose de putaclics de circonstance.

 

Si vous n'avez pas ou peu lu de ces proses écrites ou filmées dans l'espoir de découvrir le titre space opera sauce Bethesda dénué d'apriori, vous pouvez continuer à lire, car de toute manière, vous avez sans doute déjà payé votre tribut pour y jouer. On va commencer par une bonne nouvelle : titre Betehsda oblige, il semble pourtant qu'une certaine magie ait opéré, car en dépit d'un patch day one de rigueur, le titre semble assez stable et presque dénué des bugs qui ont fait la réputation du studio. Presque, car les soucis sont quand même bien présents : HDR cassé (pour un space opera, c'est un peu la looze quand même), avec certains pilotes de GPU (chez Intel quasiment inutilisable, chez les autres de gros problèmes de tenues en perf), de gens coincés dans les menus, des personnages sans tête, crashs divers... Et si c'est une « bonne nouvelle » pour certains, nous continuons de trouver ça stupéfiant : depuis quand un titre AAA farci de bugs est-il la norme ? Depuis quand sur le test d'un produit à 70 € est-on satisfait qu'il ne soit que partiellement bogué ? Parcequ'il semble bien qu'on en soit à ce stade.

 

starfield logo

 

Vous croiserez ci et là des qualificatifs comme RPG « colossal » ou encore « d'anthologie ». Alors, c'est vrai que les RPG c'est un peu le fond de commerce de Bethesda, que leurs scénarios oscillent entre « mouais » et « pas mal ». De là à parler d'œuvres majeures, il serait bien que les auteurs de ces lignes lisent un peu de littérature, pas nécessairement fantastique, ce qui éviterait de s'extasier devant les quêtes proposées — certes nombreuses, de facto assurant son gap d'heures de jeu — afin de relativiser quelque peu le propos. Ces quêtes vides, molles et sans saveur restent la signature des RPG modernes : on accomplit une tâche lambda, on remplit son inventaire, on gonfle son arbre de compétence. Et on enchaine. Côté narration, on a vu mieux ; entre autres dernièrement avec un autre RPG comme Baldur's Gate 3, ou dans un autre style avec des masterpieces comme Detroit : Become Human, dont les succès sont sans appel. Pourquoi ne pas s'en inspirer davantage ?

 

Côté littérature de science-fiction, on peut regarder du côté du dernier Dune mis en image par Denis Villeneuve, apte à se réapproprier l'univers de Frank Herbert sur une approche tant esthétique que politique, là ou plusieurs grands noms se sont cassés des dents sous couvert d'un kitch que l'on retrouve dans les mécanismes de jeu de Bethesda. D'autant que cette mécanique s'adapte au joueur sans lui donner de réel challenge. Au terne de l'histoire, on rajoute de la répétitivité sans joute à des à côtés censés rythmer l'aventure. De là à parler d'anthologie...

 

 

Et la technique dans tout ça ? Inaugurée avec Starfield, la géométrie du Creation Engine 2 reste une plaisanterie visuelle aux performances plus que médiocres. Indignes des machines modernes, consoles de salon compris, Bethesda s'est de plus coupé des fonctionnalités salvatrices qu'auraient pu amener le DLSS ou le XeSS, même si la communauté s'est déjà chargée de faire des mods en apportant un support approximatif.

 

 

Comme toujours, le studio compte sur cette communauté pour apporter une mise au point technique. C'est, bien sûr, une grande force de laisser son titre ouvert à tout type de modifications, mais il n'empêche que la dette technique s'installe encore dès le départ et ressemble furieusement à une insulte pour tous ceux qui n'ont pas une RTX 4000 / RX 7000 dans leur machine, et encore : même une RTX 4090 peine à sortir plus de 70 fps en UHD et plus de 100 fps en QHD, alors que par essence l'univers space opéra d'un Starfield est assez simple avec des environnements complexes cantonnés aux stations et éventuellement aux villes.

Du coup, on voit fleurir des perf tests mettant en scène des GPU à plusieurs centaines voire milliers d'€, quant on devrait y voir des GPU de gen-1 voir -2 faire tourner correctement le titre, et pas mal trouvent cela normal, même à l'heure d'un UE 5. Stupéfiant, qu'on vous dit.

 

xwing in starfieldVous pouvez même tenter de recréer un X-Wing dans Starfield. Bon là c'est plutôt un X-Wongabongha mais c'est un début.

 

Rappelez-vous de Elite : Dangerous ou encore de No Man's Sky — pour les plus aventuriers d'entre vous, de Star Citizen — dont l'impact du visuel, en particulier dans l'espace frontière de l'infini vers laquelle voyage le vaisseau spatial Enterprise dégage Spock bordeeel est pour le coup colossal sur ce type de jeu. Doit-on évoquer les PNJ ? Des animations à leurs comportements, peu de changement chez Bethesda et ses poupées de cire aux regards LSD-isé : un balai dans le cul texturé puis propulsé par un Havok Engine poussif et des pseudos IA préprogrammées aux panels émotifs approchant ceux de la poule. Pourtant, le studio appartient à ZeniMax Media, qui appartient depuis 2021 à Microsoft, actuel acteur majeur de la révolution de l'IA.

L'occasion était pourtant belle d'enfin amener un peu d'intelligence et de vie à un univers ludique, d'autant que celui de Starfield regorge de factions et ne manque pas de complexité pour plonger le joueur dans un univers dont il est la thèse et l'antithèse. Mais non, pas pour cette fois. Avec plus de 200 millions de $ de budget, à priori il y avait pas mal de possibilités de rendre grâce aux nombreuses qualités du titre, tout comme de ses, on n'en doute pas, nombreux easter eggs signature.

 

En attendant quelques patchs, revenons aux essentiels

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