Test • Mtron Mobi 3500 & Pro 7500

Un SSD dans votre PC?

Dans la chaîne de traitement de l'information d'un PC moderne, le disque dur fait office de dinosaure. En effet, bien qu'il ait connu durant des décennies des avancées spectaculaires, il reste dans son principe de fonctionnement relativement archaïque. Conséquence, il est fragile puisque basé sur une technologie mécanique sensible par nature à l'usure, mais aussi très lent... Les SSD nous promettent monts et merveilles à ce niveau mais il faut bien avouer que le prix au Go, les performances très aléatoires dans le temps mais aussi selon les tâches, refroidissent beaucoup d'acheteurs potentiels. Reste qu'un petit SSD (et donc abordable niveau coût) est très tentant pour y placer son OS en compagnon d'un gros HDD de stockage. Nous avons choisi d'expérimenter dans ce but le désormais mâture Mtron Mobi 3500, mais aussi son onéreux grand frère Pro 7500 par la même occasion.

• Mtron Mobi 3500 & Pro 7500

Mtron est une très jeune société puisque fondée en octobre 2005, mais elle s'est dès sa naissance spécialisée dans les SSD. La gamme de ces derniers est d'ailleurs relativement étendue entre les versions 3"1/2, 2"1/2, 1"8 et bien sur les différentes capacités pour chaque format. Qui plus est deux gammes coexistent, (3 si on ajoute la gamme "durcie" XTM) les Mobi 3500 destinés au grand public et les Pro 7500 pour les entreprises. Nous nous sommes procurés ces 2 gammes au travers de versions 32Go / 2"1/2, le minimum vital pour y installer l'OS et quelques applications. Voyons cela en détail en attaquant par l'emballage :

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Blanc bonnet et bonnet blanc, la boite cartonnée blanche est identique dans les deux cas, seule une étiquette de couleur différente permet de les différencier. La gamme grand public (Mobi) adopte un code couleur vert quand la version professionnelle utilise le bleu. A l'intérieur, hormis le SSD c'est à nouveau la même chose. On retrouve donc un remplissage en mousse dans lequel une petite cavité destinée au format 2"1/2 a été créée. Un couvercle en mousse permet de bloquer le SSD protégé par un étui antistatique dans ce logement.

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Attardons nous à présent sur le Mobi 3500. C'est en fait une petite boite en plastique rigide blanc qui cache en son sein les puces Flash NAND. L'étiquette présente sur la face avant reprend le code couleur vert de la gamme Mobi 3500 que l'on avait aperçu sur la boite. Face arrière, on distingue les connecteurs SATA ainsi qu'une petite étiquette rappelant le type et le numéro de série.

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La version Pro 7500 reprend le même design mais délaisse avantageusement le plastique blanc pour un très seyant métal. Le poids de l'ensemble est donc en hausse mais aussi la robustesse. Ceci-dit vu l'écart de prix séparant les 2 gammes, on ose espérer que les différences entre les deux ne se limitent pas à l'apparence.

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Notons que notre Pro 7500 nous est parvenu avec le firmware 0.18 et le Mobi 3500 en firmware 0.19. Nous avons bien sûr utilisé le dernier disponible sur le site de Mtron à savoir la version 0.20R1. Poursuivons par le diagramme de fonctionnement des SSD tiré de la fiche technique du constructeur :

Les 2 SSD du jour utilisent de puces flash NAND de type SLC (Single Level Cell) plus performantes et endurantes (100 000 cycles d'écriture contre 10 000) que les MLC (Multi Level Cell), mais aussi bien plus chères. Le contrôleur utilisé pour la gestion de ces dernières n'est pas le tristement célèbre JMicron JMF602 ou le prometteur Indilinx Barefoot, mais un modèle propriétaire constitué d'un processeur ARM7 (et de mémoire SRAM) programmé en guise de contrôleur à 4 canaux. C'est relativement peu en comparaison des 10 d'Intel, mais Mtron a annoncé fin 2008 une évolution de son contrôleur avec 8 canaux mémoire pour des débits de l'ordre de 260 Mo/s et une optimisation des écritures aléatoires en 4 Ko, traditionnel point faible des SSD. Autant vous dire que l'on a hâte de tester un SSD employant ce contrôleur... Mais revenons à nos moutons, une fois débarrassés de leur coque voici nos SSD :

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En haut la version Pro 7500 et en bas le Mobi 3500. La conception est très similaire mais quelques différences notables sautent aux yeux. Si les 2 Mtron utilisent bien 16 puces mémoires SLC (8 sur les faces cachées), celles du 7500 sont d'origine Samsung contre Toshiba au 3500. De même, la puce du cache est à nouveau made in Samsung sur le 7500 contre Hynix pour le Mobi 3500 (32Mo à 7,5ns). Plus en détail ci-dessous, à gauche le Mobi 3500, à droite le Pro 7500 tous deux désossés.

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Dernier point à noter avant de passer à notre protocole de test, si nos 2 SSD utilisent bien l'interface SATA , cette dernière n'est pas native comme en atteste la puce Marvell 88SA8052-NNC2 qui sert de pont ATA vers SATA.

• Protocole de test

Attaquons par la partie Hardware de notre configuration :

Core i7-965XE (HT & Turbo désactivés)
DFI LanParty DK X58-T3eH6 (bios 227)
Patriot Viper PVT36G1600LLK (DDR3-1600 6Go@1333Mhz 7/7/7/21)
G.Skill Trident F3-16000CL9T-6GBTD (DDR3-2000 6Go@1333 7/7/7/21)
FORCE 3D Radeon 4870 X2
Western Digital Raptor 150 Go (OS)
Mtron Pro 7525 32Go
Mtron Mobi 3525 32Go
LG GGW-H20L
Creative Sound Blaster X-Fi Titanium Pro
CorsairTX650w
Dell UltraSharp 2407WFP (A03)

Une base architecturée autour d'un Core i7, d'un chipset X58 et de 12 Go de DDR3-1333. Pourquoi une telle quantité de mémoire? Et bien tout simplement pour créer un RAM disc de 8Go qui nous servira de cible ou source pour les opérations de lecture/copie de fichiers sans risque de limitation. Voyons le panel retenu pour nos tests (sous l'image les références des HDD/SDD et leurs firmwares respectifs entre parenthèses).

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Western Digital WD3000GLFS-01F8U (03.0)
Samsung HD103UJ (1AA0)
Toshiba MK8052GSX (LV010A)
Mtron Pro 7525 (020R1)
Mtron Mobi 3525 (020R1)

Nous opposerons 3 HDD à nos Mtron en attendant d'ajouter lors de futurs tests des SSD prometteurs tels ceux employant le contrôleur Indilinx Barefoot. Tout d'abord le Velociraptor qui est le top du top en SATA avec ses 10000 rpm et 300Go, puis le Samsung F1 en version 1To utilisant des plateaux de 333Go à 7200 rpm et embarquant 32Mo de cache. Enfin dernier des disques testés, le Toshiba MK8052GSX est un disque 2"1/2 5400rpm / 8Mo de cache pour 80 Go. Nous verrons ainsi l'intérêt de remplacer respectivement un HDD destiné aux stations de travail, PC bureautiques et PC portables par un SSD. Finissons avec notre partie software :

Windows Vista Edition Intégrale 64 bits SP1
Intel Chipset Software 9.1.0.1014
Intel AHCI Driver 8.8.0.1009
AMD Catalyst 9.4
Creative X-Fi Titanium driver 2.17.0006

Nous avons retenu Windows Vista dans sa version 64 Bits SP1 pour nos tests, les dernières mises à jour disponibles au moment du test étant bien sûr appliquées. Nous utiliserons HDTune, CrystalDiskMark, H2benchw, ATTO et IOMeter pour les performances synthétiques de nos protagonistes. PCMark Vantage et 3 séries de fichiers constitueront la partie un peu plus "pratique" de nos tests. Chaque bench est réalisé 3 fois de suite (la moyenne est reportée dans les graphiques) sur un disque fraîchement formaté ou réinitialisé au niveau de la LBA via un effacement de sécurité pour les SDD. Débutons par les tests synthétiques.

• HDTune

On attaque par HDTune en remplacement d'HDTach précédemment utilisé dans nos tests pour une vue rapide de nos compétiteurs puisque ce dernier ne fonctionne pas sous Vista. L'onglet info permet de détailler nos SSD à commencer par le Mobi 3500 :

On note plusieurs incohérences dans la détection de notre SSD par HDTune, à commencer par les 16 Mo de cache alors qu'il y en a 32. La version du firmware est par contre correctement lue. Si on regarde les perfs synthétiques, on mesure le temps d'accès à 0.1ms et les débits en lecture et écriture à respectivement 90 et 100Mo/s. Bien sûr et tout comme HDTach, HDTune ne mesure pas intégralement ces débits sur toute la capacité mais il n'en reste pas moins que ces valeurs sont souvent relativement proches de la réalité mesurée avec H2benchw. Pour finir avec le 3500, le cache est mesuré à environ 78Mo/s ce qui n'a rien de sensationnel...

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On poursuit avec le Mtron Pro 7500. Pas de surprise côté info puisque l'on retrouve exactement les mêmes caractéristiques que précédemment y compris les erreurs côté quantité de cache et interface (peut être dues au bridge ATA/SATA d'ailleurs) ...

Concernant les performances cette fois, si le temps d'accès ne change pas, on retrouve par contre des débits en lecture en nette hausse à près de 105Mo/s. Coté écriture, ils sont du même ordre que ceux du 3500 soit 100Mo/s. Finissons avec le cache qui est là aussi en légère progression sur le 7500 par rapport au 3500 à 85Mo/s.

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Voici donc les premiers enseignements tirés d'HDTune, poursuivons le même exercice avec CrystalDiskMark qui a l'avantage d'être très rapide et d'offrir en un coup d'oeil un aperçu des débits des HDD/SSD.

• CrystalDiskMark

A nouveau le Mobi 3500 a les honneurs de débuter avec le bench. En séquentiel, on obtient des valeurs légèrement supérieures à celle d'HDTune. On remarque une perte notable (score divisé par 3) en utilisant des blocks de 512Ko en écriture alors qu'en lecture les performances sont inchangées. En passant à des blocks de 4Ko le débit en lecture est divisé par 4 et près de 60 en écriture, pas glop même si ce genre d'exercice est difficile pour tous y compris les HDD.

On poursuit avec le 7500 : en lecture séquentielle on mesure un gain de 25% par rapport au 3500 alors qu'il n'est que de 5% en écriture. En passant aux blocks de 512Ko, le taux de transfert en lecture n'est pratiquement pas impacté alors que l'écriture est elle pratiquement divisée par 3. Cela reste donc notablement supérieur au 3500. La torture à 4Ko confirme la meilleure tenue du 7500 et tout particulièrement en écriture puisqu'il s'avère dans ces conditions 3 fois plus rapide que son petit frère. Pas de quoi pavaner pour autant...

Les premières impressions rapidement tirées de CrystalDiskMark et HDTune, tâchons de les préciser avec H2benchw.

• H2Benchw

Premier test issu d'H2benchw, le débit en lecture séquentielle au travers de 1000 mesures sur l'ensemble du disque. Une fois ces dernières mises en forme et intégrées au sein d'un même graphique pour chaque HDD/SSD on obtient ceci :

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De part leur technologie, les SSD proposent un débit constant tout au long de leur capacité de stockage. Celui du 7500 un peu au dessus de 100 Mo/s et le 3500 aux environs de 90 Mo/s. Le Velociraptor est dans ces conditions plus rapide que le Mobi 3500 sur 90% de ses 300Go et près de 50% par rapport au Mtron Pro 7500. Le F1 et son To proposent d'ailleurs des débits supérieurs au 3500 sur ses 600 premiers gigaoctets ce qui n'est pas négligeable. Face au 7500, difficile de dire qu'il le dépasse nettement même en début de disque vu l'instabilité du débit. Très loin de là, finit le 5400 rpm de Toshiba... Si l'on traduit ces courbes en débits moyens à présent :

C'est finalement le Mobi 7500 qui l'emporte sur le taux de transfert moyen en lecture séquentielle, rappelons toutefois que ce dernier ne prend pas en compte le fait que sur les premiers 32Go soit la capacité du 7500, le Velociraptor est nettement devant à ce niveau. Derrière, le F1 devance sur l'intégralité de son To le débit moyen du Mobi 3500 quant au Toshiba 2"1/2, il se retrouve en moyenne plus de 2 fois moins rapide que les ténors. Finissons par les valeurs minimales et maximales des protagonistes.

Sur SSD, ces dernières sont bien sûr pratiquement identiques, alors que l'amplitude est nettement plus importante sur HDD. Confirmation donc de ce que nous disions précédemment, les Velociraptor et F1 peuvent être notablement plus rapides que nos 2 Mtron, mais aussi nettement moins en fin de disque. Passons à l'écriture séquentielle.

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Alors que la plupart des SSD proposent des débits en écriture un bon ton en dessous de ceux en lecture, le Mobi 3500 obtient le résultat inverse avec son contrôleur propriétaire et ses puces SLC. Le 7500 lui propose grosso modo les mêmes débits qu'en lecture, et comme les HDD proposent eux aussi des valeurs comparables à celles mesurées en lecture, les conclusions précédentes restent valables entre ces derniers et le 7500. Quid de la moyenne en écriture?

A nouveau le 7500 devant le velociraptor talonné cette fois du Mobi 3500 beaucoup plus à son aise dans ce genre de tâche. Le F1 n'est pas très loin derrière et notre Toshiba handicapé par ses faibles 5400 tr/min ne fait pas le poids. Finissons les taux de transferts en écriture séquentielle par les minima et maxima.

A l'instar de ce qui se passait en lecture, les débits en écriture séquentielle ne varient pas ou peu sur SSD (quelle surprise ) alors que l'amplitude est élevée sur les HDD. Ces derniers (enfin les F1 et Velociraptor) peuvent donc être sensiblement plus rapides en début de disque ce qui en terme de capacité dépasse nettement les 32 petits gigaoctets de nos SSD.

Intéressons-nous à présent au "Core" test qui permet de mesurer le débit du cache embarqué au travers de l'interface SATA. Voyons comment nos différents SSD/HDD communiquent avec l'ICH10R de notre DFI LanParty Dark X58-T3eH6.

Le Velociraptor domine en compagnie du F1 (relativement proche) la concurrence, et tout particulièrement nos 2 SSD franchement décevants à ce niveau. Certes le cache est moins crucial avec ces derniers, mais tout de même... Finissons H2benchw par la mesure d'un paramètre autrement plus influant sur les performances, à savoir le temps d'accès moyen :

Les mesures étant rapportées en ms, la valeur la plus faible est donc la meilleure. On a beau le savoir et y être préparé, les SSD sont tout de même sensationnels à ce niveau! La combinaison SLC et contrôleur mémoire propriétaire apporte des résultats proches des 0,1 ms annoncés par le constructeur pour les 3500 et 7500. Si le Velociraptor pouvait fanfaronner face au F1 et Toshiba respectivement 2 et 3 fois plus lents à ce niveau, que dire alors qu'il se retrouve cette fois 63 fois plus lent! C'est tout pour H2benchw, continuons page suivante avec nos tests synthétiques.

• ATTO

Comme l'a laissé entrapercevoir CrystalDiskMark, le comportement des SSD est à l'instar des HDD clairement influencé par la taille des blocks de données à manipuler. Afin d'étudier clairement cela, nous avons utilisé ATTO pour des tailles de fichiers allant de 0,5 Ko à 8 Mo. Compte tenu de la marge d'erreur du bench nous avons reproduit 10 fois chaque test et nous affichons la moyenne de ces 10 "passes". Débutons par le comportement en lecture.

Avec de très petits fichiers (de 0,5 à 4 Ko) à lire, les Mtron se situent à un niveau très proche. Ils sont distancés par le Velociraptor, mais dominent les Samsung F1 et Toshiba 5400rpm très proches (ce dernier étant d'ailleurs devant jusqu'à 4 Ko). Avec des fichiers plus importants, le Mobi 3500 s'essoufle plus vite que les F1 et Velociraptor qui eux ne se stabilisent qu'à partir de 32 Ko à leurs valeurs maximales. Elles sont d'ailleurs proches de celles mesurées avec H2benchW, le test s'effectuant ici en début de disque soit le cas le plus favorable pour nos HDD. Le Pro 7500 ne "plafonne" qu'à partir de 128 Ko et atteint alors un débit tout proche du Velociraptor. Quid de l'écriture?

Les résultats ressemblent à s'y méprendre à ceux observés en lecture à une différence notable toutefois : le Mobi 3500 se comporte beaucoup mieux et s'il ne rivalise avec le 7500 et le Velociraptor qu'avec des fichiers de 0,5 Ko, il n'est jamais très loin preuve que ses débits en écriture sont plus performants qu'en lecture comme nous l'avions constaté précédemment. Depuis le début du dossier nous vérifions les taux de transferts par ci, les taux de transfert par là, mais un point très important à observer concerne le nombre d'opérations par seconde réalisables lors des opérations de lecture et écriture.

• IOMeter

Nous utilisons IOMeter pour mesurer le nombre d'opérations par seconde lors de la lecture de fichiers de 4 Ko et ce lors d'accès plus ou moins aléatoires (de 0 à 100% par paliers de 25%) sur les 8 premiers gigaoctets de nos protagonistes.

En lecture pas de souci notable coté SSD puisque si le Velociraptor domine les débats en accès purement séquentiels, il chute en compagnie des autres HDD très lourdement dés 25% d'accès aléatoires, laissant ainsi les SSD loin devant. Ces derniers ne sont que très faiblement affectés si bien qu'il peuvent se retrouver jusqu'à 30 fois plus rapides que les HDD en accès purement aléatoires, bien aidés qu'ils sont par leurs temps d'accès record. Voyons à présent si la situation se reproduit en écriture.

Eh bien pas vraiment puisque contrairement à ce qu'il se passait en lecture, en écriture la pénalité est telle pour les SSD qu'ils se retrouvent dès 25% d'écritures aléatoires, nettement devancés par les HDD (y compris le 5400 tr/mn) aidés par leur cache autrement plus efficace! Lors d'écritures entièrement aléatoires, le Mobi 3500 n'est pas capable de sortir plus que 55 opérations par seconde, le 7500 doublant ici la mise tout en demeurant 3,5 fois moins rapide que le Velociraptor. C'est là le véritable talon d'Achille des SSD puisque la plupart s'effondre dans ces conditions. Poursuivons notre évaluation au travers de tests plus "pratiques" simulés par PCMark Vantage.

• PCMark Vantage

PCMark Vantage est un outil très puissant permettant d'étudier le comportement d'un PC dans tous les domaines ou presque. Ici nous allons nous intéresser exclusivement à la HDD suite qui simule le comportement d'un HDD/SDD selon des tâches courantes. Premier test issu de cette suite, Windows Defender reproduit les actions du disque lors de la recherche par l'antispyware de Microsoft de programmes malveillants.

Cette tâche va comme un gant à nos 2 Mtron qui assomment les disques durs, le 7500 se détachant d'ailleurs efficacement du 3500 pourtant plus de 2 fois plus rapide que le Velociraptor... Passons au second test issu de la HDD suite de Vantage, à savoir le chargement d'un niveau de jeu vidéo.

Le test tourne à la démonstration du côté des SDD qui renvoient les HDD à leur origine préhistorique (à l'échelle de l'informatique hein!). Ainsi le Mobi 3500 se montre 4 fois plus véloce que le Velociraptor et le Pro 7500 5 fois. Le dinosaure (NDLR : autrement appelé Ericosaure car même âge)est pourtant lui même trois fois plus rapide que notre 2"1/2 5400 rpm et 30% devant le Samsung F1. On poursuit avec le troisième test de Vantage, l'importation d'images dans la galerie photos de Windows.

Nos deux SSD Mtron dominent encore les débats mais les HDD sortent la tête de l'eau, le Velociraptor étant "seulement 30%" plus lent que le Mobi 3500 et 50% que le 7500. Poursuivons avec le quatrième test, le chargement de Windows Vista.

Et poum rechute des HDD ou plutôt performance exceptionnelle du Mtron Pro 7500 qui est là près de 2 fois plus rapide que le Mobi 3500. On poursuit avec le cinquième test, Movie Maker qui simule une édition vidéo avec le logiciel intégré de Windows.

La revanche de la grosse dinde du Velociraptor pourrait-on dire puisque ce dernier s'avère plus rapide lors de cette opération que le Mtron Pro 7500. Grosse contre-performance du Mobi 3500 qui finit bon dernier... Sixième test, Windows Media Center.

A nouveau le Velociraptor s'impose, par contre le Mtron Pro 7500 est cette fois presque 2 fois moins rapide, dépassant à peine le Samsung F1. Le Mobi 3500 est 33% plus lent que le 7500 lors de ces opérations. Septième et avant dernier test de la HDD suite, l'ajout de musique à Windows Media Player.

Le Mtron Pro 7500 reprend l'ascendant en étant près de 3 fois plus rapide que son petit frère lors de ce test! Le Velociraptor termine second à bonne distance toutefois du 7500. Dernier test HDD de Vantage, le chargement d'applications incluant Word, Photoshop, Internet Explorer, Outlook.

A nouveau les SSD montrent o combien ils peuvent transformer l'utilisation courante d'un PC lors de certaines tâches, le Velociraptor étant ici 4 fois plus lent que le Mtron Pro 7500. Le Mobi 3500 se montre lui aussi sous de meilleurs auspices puisqu'il n'est "qu'à 20%" de son grand frère. Voilà c'est tout pour Vantage, voyons page suivante comment nos SSD s'en sortent lors de la manipulation de fichiers.

• Gestion de fichiers

Dernier point vérifié côté performances pratiques, la gestion des fichiers avec des opérations de copie ou lecture. Le mode opératoire est le suivant : nous créons un Ram Disk de 8Go qui va nous servir de source ou de cible pour les opérations de copie ou lecture à partir de nos protagonistes du jour. Nous réalisons l'opération 5 fois et la mesure des débits affichée correspond à la moyenne de ces 5 essais. Dans un premier temps nous manipulons 6 gros fichiers pour une taille totale de 7.83 Go.

Dans ces conditions on s'approche des mesures de débit séquentiel par h2benchw, en conséquence nos SSD Mtron obtiennent peu ou prou leur valeurs maximales, tout comme les disques durs puisque nous sommes dans le cas le plus favorable pour eux avec des lectures ou écritures en début de disque où ils sont les plus rapides à ce niveau. Second test, la copie de 3028 fichiers de taille moyenne (entre 500 Ko et 2 Mo) pour un total de 4.7 Go.

Comme nous l'avions vu avec ATTO, on reste dans des tailles de fichiers qu'affectionnent nos SSD ou HDD et l'on obtient donc des débits très proches de ceux précédents. Le Mtron Pro 7500 se montre toutefois en moins bonne forme côté lecture qu'écriture alors que sous ATTO nous n'avions rien constaté de tel. Toutefois ce résultat est systématiquement reproductible. Finissons par les 34273 fichiers de petite taille (en moyenne environ 43 Ko) pour un total d'1,42 Go.

La situation change nettement avec nos Mtron qui peinent, surtout en écriture côté Mobi 3500 si bien qu'il est dans cet exercice dépassé par notre HDD 5400 rpm. Si le Pro 7500 fait meilleure figure face à ce dernier, les Velociraptor et F1 se montrent 30% plus rapides, le 7200 tr/min de Samsung talonnant d'ailleurs le Velociraptor. Récapitulons tout cela page suivante.

• Moyennes pondérées

Afin de voir plus clairement les niveaux de performances respectifs des protagonistes du jour, voici une moyenne pondérée des résultats pratiques (Vantage + gestion de fichiers) exprimée en pourcentage par rapport aux résultats du Samsung Spinpoint F1.

Les écarts sont tels par moment sous certaines tâches reproduites par Vantage que les SSD dominent nettement les HDD mais comme toutes moyennes, elle est imparfaite et ne traduit donc pas les gros écarts de comportement de nos SSD selon leur activité. Reste que dans celles courantes tels le chargement de l'OS, d'application, de niveaux de jeux, les SSD transforment totalement le comportement d'une machine et cela explique aussi largement une telle différence moyenne côté applications.

• Fragmentation

Point important s'il en est à mesurer, la tenue des performances de nos SSD. En effet compte tenu du mode de fonctionnement du contrôleur de ces derniers, la fragmentation de la LBA après un certain nombre d'opérations d'écriture aléatoire peut devenir très rapidement catastrophique et engendrer ainsi une perte de performance très notable que seul un effacement de sécurité permettra de gommer en même temps que les données stockées... Pour simuler cette "usure" dans le temps, nous utilisons IOMeter durant 6h sur l'intégralité de l'espace de nos SSD avec des écritures 100% aléatoires de fichiers de 4 Ko. Les résultats pour chaque tâche vérifiée sont exprimés en pourcentage du niveau atteint sur un SSD "frais" (= 100%). Voyons ce qu'il en est avec nos deux Mtron

En fait nos Mobi 3500 et Pro 7500 nous gratifient ici d'une excellente tenue dans le temps puisque au bout de ces 6 heures intenses, nous n'avons pu constater qu'une très légère perte au niveau des écritures aléatoires justement. Rien à noter (au delà des marges d'erreur des benchs) coté Vantage ou séquentiel (via h2benchw). Notons que le même test réalisé sur des SSD utilsant des puces MLC et des contrôleurs JMicron ou Indilix, entraîne une chute très importante des performances et ce après seulement 30mn. Nous vous en reparlerons dans de futurs dossiers en préparation. Finissons par la consommation.

• Consommation

Concluons le tour d'horizon de nos SSD Mtron en évaluant cette fois la consommation des protagonistes du jour. Pour ce faire, nous avons intégré en série un multimètre entre l'alimentation du PC et les HDD/SDD. Nous mesurons ainsi l'intensité sur les lignes 5V et 12V. Reste ensuite à mesurer les tensions exactes des deux lignes pour obtenir la puissance consommée par le disque. Notons toutefois qu'à l'instar du HDD 5400 rpm, ces SSD ne consomment que sur la ligne 5V.

Avec le niveau sonore tout simplement nul, la consommation est une autre des grandes qualités des SSD, tout du moins face aux HDD 3"1/2 beaucoup plus énergivores. Face à un 2"1/2 5400 rpm, le gain est alors beaucoup plus mesuré en accès et parfois ce dernier se montre plus économe au repos (face au Mtron Pro 7500). Cela reste tout de même excellent surtout vu les performances. Qui plus est, cela se traduit par un échauffement très mesuré (les coques sont à peine tièdes).

Voilà, vous savez tout ou presque, passons page suivante au verdict et à l'éventuelle récompense.

• Verdict et Récompenses

Alors ils ne sont pas frais nos poissons SSD? Avant de conclure produit par produit, un petit mot rapide sur ce qu'aucun bench ne peut vraiment traduire : une sensation de légèreté qui transforme n'importe quelle machine asthmatique en véritable bonheur. Certes c'est un brin exagéré mais en comparaison de la sensation de confort apportée par les SSD face aux HDD, les différentes évolutions (5400/7200/10000r pm) de ces derniers ont l'air de gains ridicules. Seconde sensation un peu spéciale, l'absence totale de grattement ou souffle du aux accès et rotation des plateaux. On est surpris, d'abord un peu inquiet mais rapidement on s'habitue et cette absence devient un vrai soulagement et l'on se demande comment on a pu supporter cela depuis si longtemps! Bref les SSD sont une véritable révolution et l'on se prend à rêver aux prix et débits de ces derniers dans 2 ans. Nul doute que rien n'arrêtera cette déferlante dans les années à venir pour le plus grand plaisir de tous.

• Mtron Mobi 3500

Attaquons notre premier verdict par le Mobi 3500. Version destinée au grand public elle se négocie aux environs de 180€ les 32Go ce qui n'est pas donné, à ce prix on trouve de nombreux SSD proposant 64Go. Précisons toutefois qu'à de rares exceptions près (des SSD à base de SLC mais d'anciennes gammes) ces derniers n'utilisent pas de la mémoire Flash type SLC, mais MLC dont la durée de vie est 10 fois moindre et les performances à la baisse particulièrement en écriture. Alors certes, ces 2 points dépendent aussi du contrôleur qui va optimiser cela en limitant le nombre d'écriture par cellule et multiplier le nombre de canaux parallèles pour booster les débits, reste qu'en entrée de gamme on retrouve rarement autre chose que le poussif JMicron JMF602 qui est célèbre pour ses performances médiocres entrainant même parfois des "freezes" sur certains SSD. De quoi vous dégouter de l'investissement consenti ce qui serait extrêmement dommageable.

Qui plus est, la dégradation des performances au fil du temps est désastreuse avec ce contrôleur (il n'est pas le seul concerné du reste) ce qui bien heureusement n'est pas le cas de notre Mobi 3500, remarquable s'il en est à ce niveau lors de notre simulation. Ainsi, ce dernier se montrera donc un choix judicieux pour installer son OS à coté d'un gros HDD de stockage, pourquoi pas à 5400 tr/min afin de limiter consommation et nuisances sonores également, et ainsi capitaliser sur les gains apportés par le SSD. Au final le Mtron Mobi 3500 reste un achat onéreux au regard de sa capacité et de ses performances en terme de débit face à la concurrence actuelle, mais il rassurera par l'emploi de Flash NAND SLC et d'un contrôleur parfaitement optimisé, c'est pourquoi nous lui attribuons un Puissance-PC de Bronze bien mérité.

• Mtron Pro 7500

Qu'en est-il à présent du Mtron Pro 7500? Débutons tout de suite par le point qui fâche, le prix. Gamme Pro oblige, c'est une petite fortune qui est réclamée pour ses 32Go avec près de 480€! Alors certes, on pourra se consoler en rappelant que ce dernier dispose d'une finition beaucoup plus robuste avec une coque métallique à la place du plastique de la série Mobi, mais c'est bien peu. Ses performances sont également largement supérieures en application et ce de manière parfois flagrante lorsque il s'agit d'écrire de manière aléatoire de petits fichiers où il se retrouve dans ce genre de situation trois fois plus rapide que son petit frère. Mais ce point n'est pas non plus une généralité, en termes de débits comme de réalisation de tâches courantes, le Mobi 3500 est souvent relativement proche. Dans ces conditions, difficile pour un particulier d'imaginer payer 2,5 fois le prix du 3500 pour le Pro 7500, d'autant qu'il se retrouve à ce tarif plus cher que l'Intel X25-E Extreme de même capacité, autrement plus véloce et utilisant lui aussi de la SLC ...

Bref vous l'aurez compris, nous ne sommes pas convaincu par ce Pro 7500 qui malgré des qualités indéniables fait payer à prix d'or son appartenance à la gamme professionnelle. En conséquence nous ne lui attribuons pas de récompense vis à vis de l'utilisation qui était la nôtre lors de ce test.

Nous remercions naturellement Mtron pour la mise à disposition de ces deux SSD